La Directive eaux de baignade a-t-elle contribué à protéger la santé publique ? Est-il nécessaire d'améliorer les règles existantes ? Pour le savoir, la Commission européenne a lancé la procédure pour évaluer les avancées permises par la directive et s'il est nécessaire de la faire évoluer.
Introduites en 1975, les règles pour garantir la propreté des eaux de baignade côtières et intérieures ont déjà été mises à jour en 2006. Parmi les grands changements : la nouvelle directive a réduit les paramètres microbiologiques à deux germes : Escherichia coli et les entérocoques intestinaux (en durcissant les exigences de qualité). La classification ne repose plus sur une notion de seuil mais sur une évaluation statistique et l'établissement de profil de baignade. Au final, le texte ambitionne la protection de la santé humaine mais aussi l'amélioration de la qualité de l'environnement.
Malgré ces évolutions, la qualité des eaux semble stagner. Pour mémoire, en 2019, 95 % des sites de baignades présentaient une qualité des eaux suffisante ou bonne comme en 2016 (96,3 %). Initialement, l'objectif était d'atteindre une qualité suffisante pour toutes les eaux de baignade à la fin de la saison balnéaire 2015, au plus tard. Certains pointent également un contournement des règles.
Lors de cette évaluation, certains domaines bénéficieront d'une attention particulière : par exemple la question des polluants émergents (les micro-plastiques, produits pharmaceutiques) ainsi que les recommandations émises par l'OMS (virus, cyanobactéries). La Commission souhaite également se pencher sur le « jeu » des fermetures de plages ainsi que les sites identifiés et classés. Elle veut également examiner la valeur ajoutée de la classification des sites de baignade (notamment du statut « suffisant ») ainsi que les informations fournies au public. Elle vise l'alignement de la directive avec le pacte vert européen, la stratégie révisée de l'UE en matière de biodiversité à l'horizon 2030 et le plan d'action zéro pollution.