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Actu-Environnement

La Commission présente ses mesures pour lutter contre la déforestation

La Commission européenne a présenté son ''Paquet Forêt'' afin de lutter contre le commerce illégal de bois et la déforestation. Un Paquet jugé trop peu ambitieux en matière de traçabilité du bois et de réduction des GES, selon les associations.

   
La Commission présente ses mesures pour lutter contre la déforestation
   
La Commission européenne a présenté le 17 octobre le ''Paquet Forêt'' qui comprend deux textes : une proposition de réglementation européenne sur le bois afin de lutter contre le commerce illégal et une communication sur les mesures européennes visant à limiter la déforestation et son impact sur les changements climatiques et la biodiversité.

Limiter le commerce illégal de bois

Selon la Commission, près de 19 % des importations de bois dans l'UE proviennent de sources illégales. L'exploitation illégale des forêts est un problème sérieux qui ne cesse de s'amplifier et qui a de graves incidences sur l'environnement, notamment la diminution de la biodiversité, la déforestation et la dégradation des forêts, souligne-t-elle.

La Commission propose ainsi un règlement pour contraindre les entreprises opérant sur le marché communautaire à prouver qu'elles ont mis en place les procédures nécessaires visant à minimiser le risque d'achat de bois illégal. Les négociants devront fournir suffisamment de garanties pour s'assurer que le bois et les produits dérivés qu'ils vendent sont issus d'une récolte conforme à la législation applicable dans le pays d'origine.

Les entreprises devront ainsi donner le nom du pays d'origine. Mais pas celui de la concession d'où provient le bois : une proposition ''faible'', selon l'organisation environnementale WWF, qui dénonce que le texte ne spécifie pas clairement si les lois du pays d'origine, comme celles qui protègent les droits sur le régime foncier des populations locales, doivent intégrer ces garanties. De son côté, Greenpeace, qui pointe ''les faiblesses'' et ''lacunes'' de cette proposition, déplore l'absence d'un système de traçabilité complet afin que le bois vendu dans l'UE respecte des critères de production stricts d'un point de vue environnemental et social. L'association déplore également l'absence de structures chargées de détecter les infractions, d'enquêter et de poursuivre les contrevenants.

Dans ce contexte, la meilleure garantie pour le consommateur d'acheter du bois ''durable'' resterait de se fier aux labels FSC (Forest Stewardship Council) ou PEFC (Pan European Forest Certification qui attestent d'une gestion forestière raisonnée selon des pratiques respectueuses de l'environnement et socialement bénéfique pour les populations locales.

Lutter contre la déforestation et les émissions de GES

Dans le cadre des négociations internationales sur le climat, dont la prochaine étape se déroulera à Poznan en décembre prochain, le Paquet Forêt de la Commission se fixe également comme objectif de réduire la déforestation tropicale de moitié d'ici à 2020 et de parvenir à stopper la diminution de la couverture forestière de la planète d'ici à 2030. La déforestation est responsable d'environ 20 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre et fait désormais partie des questions qui sont au centre des négociations internationales en cours concernant un nouvel accord des Nations unies sur le climat pour la période postérieure à 2012, souligne la Commission.

Rappelons que 13 millions d'hectares de forêt disparaissent chaque année, essentiellement en Afrique, en Amérique latine et en Asie. En 2005, la superficie forestière totale représentait un peu moins de quatre milliards d'hectares, soit une diminution d'au moins un tiers depuis l'aube de l'agriculture, il y a 10.000 ans, d'après le Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE).

C'est dans ce contexte que l'UE propose la création, sous l'égide de la Convention Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques (CCNUCC), d'un mécanisme mondial pour le carbone forestier (Global Forest Carbon Mechanism, GFCM) qui permettrait de récompenser les pays en développement qui entreprendraient des mesures de protection des forêts.

La Commission estime que 20 milliards d'euros seront nécessaires pour lutter contre la déforestation en 2020. Elle propose d'alimenter le financement du GFCM en versant 5% des revenus tirés de la mise aux enchères des quotas de CO2 alloués aux industriels à partir de 2013. Cette mesure pourrait rapporter de 1,5 à 2,5 milliards d'euros d'ici à 2020, estime la Commission.Dans le cadre du GFCM, elle envisage également une phase pilote pour expérimenter la prise en compte des ''crédits déforestation'' dans les marchés du carbone, ce qui permettrait aux gouvernements d'utiliser ces crédits pour réaliser les objectifs de réduction des émissions qui leur ont été assignés pour la période postérieure à 2012, souligne-t-elle.

Pour Grégoire Lejonc, chargé de campagne Forêts à Greenpeace France, l'Union européenne doit mobiliser plus de ressources financières et mener les négociations climatiques mondiales en proposant la création d'un fonds global pour la protection de la forêt basé sur un mécanisme de financement permanent. Le WWF dénonce de son côté, le manque d'ambition de la proposition qui ne fixe qu'un objectif de réduction de moitié et non l'arrêt total de la déforestation en milieu tropical d'ici 2020.

Rappelons que la France, qui a pris la présidence de l'Union Européenne le 1er juillet, a placé parmi ses priorités la lutte contre les changements climatiques et la préservation des forêts tropicales. Le Conseil européen des ministres de l'environnement, qui s'ouvre aujourd'hui à Luxembourg, doit discuter du Paquet Forêt. Il est de la responsabilité du Parlement et du Conseil européen de se montrer exigeants et exemplaires afin que l'Europe se donne effectivement les moyens de lutter contre la déforestation, affirme Grégoire Lejonc. Le prix de l'inaction en matière de déforestation coûte à l'économie mondiale entre 2.000 et 5.000 milliards d'euros par an*, soit plus que les pertes accusées par Wall Street depuis le début de la crise financière actuelle, souligne-t-il.

* Chiffres annoncés par l'économiste Pavan Shudkev dans ''The Economics of Ecosytems and Biodiversity'', 2008.

Réactions4 réactions à cet article

deforestation

comment agir à un niveau individuel ?
Quelles sont les associations qui ont vraiment un poids suffisant pour peser de façon positive, décisive mais sans violence ?
On ne parle pas assez de la perte irrémédiable de la biodiversité, faune et flore confondues, qui si elle était étudié rapporterait peut etre plus aux pays concernés par les brevets sur de nouveaux médicaments que la déforestation.
Et les populations victimes de cette déforestation qui connaissent la forêt et ses ressources, à force de se concentrer sur ce problème de gaz à beffet de serre, certes important pour notre avenir, nous n'en parlons presque plus.
Prendre toujours plus sans rien donner de positif en échange ne peut avoir qu une fin dramatique. Comme le disait l article, le prix à payer est beaucoup plus important que le bénéfice retiré.
Voilà quelques réflexions/questions car l'avenir de notre planète et de l'humanité telle que nous la connaissons en dépend.Si quelqu un a des réponses....

aldebaran | 24 octobre 2008 à 00h12 Signaler un contenu inapproprié
Lutter contre la déforestation

La commission ne met pas assez l'accent sur la gestion participative des forêts par les populations qui y vivent ou qui en sont riveraines. Voici ci-après une page d'un ouvrage qui témoigne de l'intérêt des populations riveraines des forêts du Nord Bénin dans la région de Bassila.

Le délianage des frakés et des irokos

Ce matin, la forêt est spécialement fraîche. Les arbres restituent encore les dernières gouttes de la pluie violente qui s’est abattue sur la région. Une odeur de moisi emplit le sous-bois.
L’ animateur villageois du projet forestier arrive en compagnie de ses frères. Toute la petite troupe armée de machettes et de haches s’enfonce dans la forêt. Chaque famille a reçu une parcelle en bordure de celle-ci pour y pratiquer l’agroforesterie et une autre très grande, à l’intérieur, pour y protéger les arbres.
Les villageois connaissent parfaitement le milieu, les clairières où ils pourront placer leurs ruches, et les peuplements des différentes zones. Aujourd’hui, cette équipe doit délimiter la parcelle afin de gérer au mieux la régénération naturelle des essences nobles.
La forêt dispose encore de magnifiques arbres semenciers. La régénération naturelle existe. Néanmoins, la croissance et la formation des arbres de bois d’œuvre sont souvent entravées par le couvert végétal trop important et par la présence d’essences moins nobles.
Les villageois apprennent à reconnaître sous les grands arbres les petits plants de frakés, d’irokos et autres essences issues de la régénération naturelle. Dans un premier temps, les plants sont repérés, marqués et comptés.
Puis régulièrement , chaque plant fait l’objet de soins particuliers :
- la suppression des branches des autres arbres qui pourraient le gêner dans sa croissance ;
- le sarclage autour du plant pour lui permet de prendre toute la place qu’il souhaite ;
- enfin le délianage du plant, pour le libérer de la plante qui risque de l’étouffer ou de lui donner un aspect difforme.
Le délianage régulier des petits arbres va leur garantir un développement harmonieux. Par ailleurs, cette opération technique simple et peu onéreuse va engendrer une nouvelle relation entre les jeunes arbres et les populations riveraines des forêts.

Un arbre déliané est souvent un arbre sauvé !…

Les villageois riverains des forêts de la région de Bassila Nord Bénin.

Histoire extraite du livre « Petites histoires d’arbres en Afrique »
Jean-Yves CLAVREUL
Editions Ganndal

Voici mon E mail jean-yves.clavreul@wanadoo.fr

jeanyves | 24 octobre 2008 à 11h24 Signaler un contenu inapproprié
Re:deforestation

Bin ouais mais les humains ils arrêtent leurs bêtises (ou change de méthode) quand y a vraiment une grosse embrouille.
Donc faudra attendre la montée des eaux, l'air impur, la perte totale de la biodiversité, et là après seulement quelques uns feront quiquchose. En attendant, ils gagnent des sous et s'en foutent royalement d'la planète.
Vive le capitalisme qui va tous nous tuer!

Nuwanda | 14 avril 2009 à 17h51 Signaler un contenu inapproprié
sauvons la foret

1hectare et demi de pins maritimes vont etre rases pres de chez moi pour faire un lotissement comment l'empecher

dom | 28 juin 2010 à 06h07 Signaler un contenu inapproprié

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