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La Commission présente son Plan d'action pour une consommation, une production et une industrie durables

La Commission européenne a présenté son Paquet ''production et consommation durables'' pour améliorer la performance environnementale et surtout l'efficacité énergétique des produits. Suffisant ? Pas si sûr !

Gouvernance  |    |  R. Boughriet
   
La Commission présente son Plan d'action pour une consommation, une production et une industrie durables
   
Les modes de production et de consommation ont une portée directe sur le Développement durable. Lorsque nous achetons un produit, nous achetons aussi les conditions de travail de ceux qui produisent, les conditions de fabrication, d'évolution et de destruction du produit, et donc leur impact sur la planète et sur l'être humain, avait d'ailleurs souligné le Ministère de l'écologie, à l'occasion de la Semaine du Développement durable qui avait cette année pour thème ''Production et consommation durables''.
Consommation responsable, commerce équitable, achat ''vert''… On encourage ainsi le consommateur à réfléchir avant d'acheter, à envisager l'impact environnemental et social des produits qu'il consomme, c'est-à-dire à l'inciter à devenir un ''consomm-acteur''.

Dans ce contexte, la Commission européenne a publié le 16 juillet son plan d'Action pour une production, une consommation et une politique industrielle durables. Nos actes en tant que consommateurs et producteurs dans le monde entier sont des facteurs majeurs du changement climatique et de la destruction des écosystèmes. Il est temps aujourd'hui de changer les types de produits qui sont proposés dans le commerce et de transformer les modes de production, a déclaré Stavros Dimas, commissaire chargé de l'environnement.

Ce Plan d'Action comprend une proposition de directive sur l'éco-conception applicable aux produits liés à l'énergie, une révision de la directive sur l'étiquetage énergétique, une communication sur le ''verdissement'' des marchés publics et deux propositions de règlement sur la révision de l'Ecolabel et sur le système communautaire de gestion environnementale et d'audit (EMAS).

Maîtriser l'impact énergétique des biens de consommation

“ Nos actes en tant que consommateurs et producteurs dans le monde entier sont des facteurs majeurs du changement climatique et de la destruction des écosystèmes ” Stavros Dimas
Les mesures envisagées par l'UE sont fortement centrées sur l'éco-conception des produits liés à l'énergie. De récentes études de la Commission confirment en effet qu'une grande partie des incidences environnementales dans l'UE est causée par les produits qui ne consomment pas d'énergie durant leur utilisation mais qui ont une influence indirecte sur la consommation d'énergie.

La Commission souligne qu'il sera dorénavant possible de fixer de telles exigences et de tels critères pour, notamment, les appareils liés à la consommation d'eau et les fenêtres. Selon la Commission, une meilleure isolation des fenêtres contribuerait à réduire de plus d'un cinquième les émissions de dioxyde de carbone et, dans le même temps, ferait faire des économies aux ménages. Des gains importants seraient également escomptés avec les appareils liés à la consommation d'eau tels que les baignoires, les douches et les robinets.

La Commission propose également de réviser la directive sur l'étiquetage énergétique. La mention, sur l'étiquetage, de paramètres environnementaux importants sera désormais obligatoire pour une plus large gamme de produits, y compris les produits consommateurs d'énergie et les produits liés à l'énergie.

Créée en 1994 par l'UE, l'étiquette-énergie, échelonnée du gradient le plus économe (A) au plus énergivore (G), a pour but d'informer le public sur la consommation d'énergie électrique des équipements domestiques et leur coût d'utilisation. D'abord créée pour les réfrigérateurs, congélateurs et combinées, l'étiquette-énergie a été étendue à d'autres appareils électroménagers et récemment aux secteurs du bâtiment et de l'automobile.

Accroître l'attractivité des produits ''verts''

Par ailleurs, la Commission veut encourager l'achat des produits écologiques par les marchés publics et les incitations fiscales. Elle propose en outre de limiter aux produits atteignant un certain niveau de performance énergétique ou environnementale (signalée par l'une des catégories d'étiquetage prévues) le bénéfice de mesures d'incitation et les marchés publics aux niveaux national et européen. Les États membres seront libres d'adopter ou non des mesures d'incitation et d'en déterminer les modalités, souligne la Commission.

Elle propose en outre que le mécanisme du label écologique européen- créé en 1992 et symbolisé par une fleur pour aider les consommateurs à discerner les produits et services plus verts et plus favorables à l'environnement, en dehors des denrées alimentaires et des médicaments- soit élargi pour s'appliquer dorénavant à une plus large gamme de produits et de services comme les aliments et les boissons. La Commission précise que les formalités en seront allégées et rendues moins coûteuses. Ces modifications du système sont destinées à encourager les fabricants à innover pour proposer davantage de produits écologiques.

La Commission propose également la révision de l'EMAS, le système volontaire de management environnemental et d'audit de l'UE, en vue d'encourager les entreprises, et plus particulièrement les PME, à l'adopter, en diminuant les coûts de participation et en l'ouvrant aux organisations situées en dehors de l'UE.

Le Plan d'action sur la production et l'industrie durables comprend en outre l'élaboration d'une politique industrielle en faveur des industries environnementales, en analysant dans un premier temps les éléments qui font obstacle à leur expansion et à leur pleine utilisation dans d'autres secteurs, précise la Commission. Il prévoit aussi l'encouragement, par des conseils personnalisés, de l'amélioration de la performance environnementale dans les PME.

Un plan trop peu ambitieux ?

Le Plan d'action présenté par la Commission européenne suscite la déception des associations. Dans un communiqué, le Bureau Européen des Unions de Consommateurs (BEUC) dénonce un Plan d'action sans action. S'il se félicite de la révision de la directive sur l'étiquetage énergétique, considérée comme bienvenue, et de la reconnaissance de l'écolabel comme un label d'excellence environnementale permettant d'identifier les meilleurs produits du marché par rapport à l'ensemble de leurs impacts sur l'environnement, le BEUC regrette que la notion de durabilité soit réduite à l'efficacité énergétique, sans prendre en compte les autres impacts sur l'environnement que sont le volume de déchets, l'utilisation des substances dangereuses, le potentiel de recyclage ou l'utilisation des matières premières non renouvelables.
Pour Monique Goyens, Directrice Générale du BEUC, seule une approche globale, ambitieuse et courageuse pourrait apporter une réponse à la question de la durabilité : ce n'est malheureusement pas le cas du Plan d'Action.

De son côté, le Bureau européen de l'environnement (BEE) estime qu'il manque de vision et d'ambition. Pour Doreen Fedrigo, coordinatrice de l'unité politique du BEE, le modèle de la consommation et production durables va exiger des modifications substantielles du comportement des Européens, ce que les mécanismes actuels ne peuvent pas faire seuls (…) Le fait de s'en remettre à la seule approche volontaire envoie le mauvais signal aux entreprises et aux investisseurs.

Réactions5 réactions à cet article

Complexité économico-écologique

Il parait évident que changer les comportements de consommation , de fabrication influeraient non innocemment sur la qualité environnementale avenir et à plus longue échéance sur la qualité et l'espérance de vie des générations futures.
Malheureusement , il y a un long chemin à parcourir pour en arriver là.

Quelques exemples :

-Les matières "plastiques" : le poids des bouteilles vides est faramineux ! Bien que de qualité alimentaire , nous avons le droit de nous poser la question concernant " la réaction" osmotique se générant entre ces contenants et leur contenu . L' impact économique ( accélération de la "pénurie" pétrolifère pour des produits "jetables" . A rappeler que la vocation du plastique est la durabilité. A l ' heure d' aujourd' hui et au regard de son prix , Personne n'aurait idée de passer à la pompe et de vider son réservoir en direction de stations de recyclage voir déchetteries. Hors nous en sommes là et chaque jour. En arrière plan de cette consommation ; pénurie de la matière première pour les véhicule , le chauffage ... , l 'impact lié à la pollution de ce mode de carburant , pousse le développement des "écolo-carburants" , un bien pour un mal ? Pas certain . Utiliser des terres cultivables , des matières premières vitales , une non réglementation des prix de ventes des céréales accélèrent une autre pénurie ; l' alimentaire.

- L ' électroménager vert :

Classe A : Cher ! Trop cher à l 'achat.
Classe G : Cher ! Trop cher à l' utilisation

Coût à l' heure : Simple au double ( pour rester succint )

Mais aujourd' hui , comment motiver un ménage qui est à la fin de mois budgétaire le jour de la Paye ( clin d 'oeil à Michel COLUCCI ) . Comment peuvent faire les ménages pour investir dans du Classe A quand ils sont obligés de " s'endetter" plus ou moins lourdement pour une classe G. Qui leur coûtera une fortune à l'utilisation soit mais ils limitent dans ce type de choix l' impact budgétaire à l'instant T.

- L 'époque des consignes :

Il est moins onéreux de fabriquer des bouteilles verre "jetables - recyclables " que de générer les filières de consignation ( qui ont pourtant fonctionnées ) Technologiquement nous sommes à mêmes de reprendre les process de consignation. Mais qui est sincèrement prêt à le faire ? Qui va financer ? L' impact écologique pourrait être considérable , mais économiquement parlant ( emplois ) l ' est-ce aussi ?

- Les "sur-emballages" :

à jeter un oeil sur les prix , si l'on opte pour un produit non-emballé ( exemple les B-O-F ) Moins on à d' emballage , plus il est cher ! Paradoxe ? ou réalité industrielle avec les contraintes hygiène - conditionnement - stockage- transport ? Qui se " sucre" trop largement ? Proposer au consommateur de "promener" son conditionnement durable ok , mais lui adjoindre un surcoût sur le produit ? Est-ce normal ? Les produits non "conditionnés" sont souvent " bio" ou tout du moins réputer très "propres" => surcoût logique. Donc encore une fois " réservés " à celles et ceux qui peuvent jouer directement sur les vecteurs santé et par incidence , environnementaux...

TaraMyst | 25 juillet 2008 à 07h05 Signaler un contenu inapproprié
Oui, très bien, mais

beaucoup de choses, un vrai fourre-tout, mais y a-t-il l'essentiel ? Je n'en suis pas sûr.
L'essentiel est dans la réorganisation de nos sociétés pour réduire les transports. Et cela représente des années de travail et d'efforts.
L'essentiel met aussi en exergue l'impérieuse nécessité de changer de système économique.
Quant à l'étiquetage écologique (en CO2) j'ai de sérieux doutes sur le sérieux de cette affaire et sur les contrôles effectués.

René-Pierre | 25 juillet 2008 à 12h31 Signaler un contenu inapproprié
Re:Complexité économico-écologique

réalité qui se sucre si abondamment?Je n'est pas encore le réflexe de laisser ses suremballages imposés dans les rayons du magasin si grassement vendeur!et pourtant j'y pense juste après...N'empêche sans fatalisme ils sont produits donc ont un cout direct pour l'industriel en matiere premiere épuisable?logique instaurée tellement bizrre de notre époque que le produit non transformé ou peu est souvent proprement plus digeste ,aussi
un luxe:mais quand nous mettrons nous à manger du plastique...
pas sérieuses ces histoires de marché!

kikaji? | 25 juillet 2008 à 14h56 Signaler un contenu inapproprié
Re:Oui, très bien, mais

Ils notent bien que la maitrise de l'impact énergétique d'une conception serait (mieux) prise en compte. Ou est la probabilité
qu'un appareil électrique et électronique conçu ,pourrait etre aidé pour sa durabilité est aussi voir plus important que sa gourmandise en watts une fois qu'il est acheté .Au chaud dans notre foyer mais bientôt jeté cet appareil (le DEEE) demandera à étre transporté à notre frais d'essence pour un détour déchetterie ou par le magasin réparateur qui trop souvent proposera le meme tout neuf(frais de transport no inclu )et pour l'environnement,une analyse des polluants dans l'air svp...
Les couts au transport seront revus à la baisse car plus assez rentables pour le sgrandes enseignes .Espérons qu'en étant poussés par leurs économies nulles,de nouveaux impératifs sur la qualité générale du produit emergent enfin.Ils prendront un ptit peu moins le consommateur de qualité pour un soumis à l'achat dégradant!

kikaji? | 25 juillet 2008 à 15h24 Signaler un contenu inapproprié
Re:Complexité économico-écologique

à propos des suremballage dont on dit qu'ils ont un surcoût pour les industriels. Nuance, c'est le consommateur qui paye (y compris les pubs dont on nous abreuce les boite aux lettres).
Qui c'est ce fameux consommateur ? Un type ou une nana comme toi qui lit mom message ! Oui, toi ! Tu payes tout ça !

Flash back il y a un ou 2 ans en arrière.
On a commencé à supprimer les sacs en plastique jetables et gratuits (quoi que certains l'avaient fait de longue date). Outre l'économie qui n'a jamais été répercutée sur le consommateur mais c'est un autre débat, j'étais la première à me rejouir DANS LA THEORIE ! Mais la première à râler dans la pratique parce qu'au début je me retrouvais avec mes paquets sur les bras. Puis j'ai bien du m'y mettre et prévoir mes cabas. Et maintenant je n'y pense plus c'est un réflexe.
Comme quoi on peut très bien changer COLLECTIVEMENT nos habitudes.
Les bouteilles consignées ne seraient pas un "retour en arrière" mais une saine évolution !

Picardie | 29 juillet 2008 à 16h11 Signaler un contenu inapproprié

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