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Actu-Environnement

Améliorer les conditions de travail des opérateurs de tri des déchets

Poste de travail clé pour le développement du recyclage des déchets, l'opérateur de tri est exposé à des risques professionnels de mieux en mieux identifiés. Exemple avec le centre Val Vert Tri qui s'est penché sur la question de la pénibilité.

Risques  |    |  F. Roussel
   
Améliorer les conditions de travail des opérateurs de tri des déchets
Nouveaux postes de travail
© Val Vert Tri
   
La gestion des déchets a connu au cours des dix dernières années une profonde évolution. L'incitation à la prévention des déchets, la transparence sur les coûts d'élimination ou encore les solutions pour le financement des filières favorisent le développement et l'industrialisation du recyclage. De nouvelles filières spécifiques à un type de déchet et le déploiement de nouveaux concepts, de nouveaux procédés et de nouveaux métiers se mettent progressivement en place.
L'expansion de ces nouvelles filières révèle pour les salariés de ces secteurs, de nouveaux dangers et des expositions donnant lieu à des risques nombreux et multiples : risques liés à la dangerosité même du déchet, risques liés aux procédés mis en œuvre (opérations mécanisées, expositions à des gaz et poussières, à la chaleur, au bruit), risques liés au secteur ou à l'organisation du travail.

Le poste d'opérateur de tri dans les centres de tri des déchets issus de la collecte sélective fait partie de ces ''nouveaux'' métiers, ou tout du moins assez récents. L'opération consiste à sélectionner visuellement l'objet à trier sur un tapis roulant (bouteille en PVC ou en PET, journaux, magazines...) et à le jeter dans un bac qui se trouve soit en face (tri frontal) soit sur le côté du poste de travail (tri bilatéral). Le tri manuel entraîne par conséquent deux risques non négligeables : les lésions musculaires liées aux manipulations et les contaminations. En une heure, près de quatre tonnes de déchets peuvent ainsi être triées. Comme il est difficile de tout voir dans un tel foisonnement, les risques de coupures et de piqûres sont réels. D'autre part le tri frontal entraîne 2.500 gestes identiques à l'heure et le tri bilatéral 1.200 gestes à l'heure avec rotation du corps et déplacement latéral. Avant toute décision, il convient donc de réfléchir attentivement à l'ergonomie des installations pour minimiser les gestes et réduire la pénibilité du travail.

Le centre de tri Val Vert Tri en Poitou-Charentes a été confronté à cette situation. Après l'installation d'un nouveau process de tri en 2004, Val Vert Tri remarque un certain mal-être au travail auprès de ses salariés. Ce problème dû à la répétition et à la rapidité des gestes de tri fait bientôt apparaître des troubles (fatigue physique, visuelle et mentale) ainsi que des maladies professionnelles (Troubles-Musculo-Squelettiques). L'entreprise rencontre alors des problèmes d'absentéisme et décide de réagir. Elle sollicite l'avis de l'ASSTV (l'Association du Service de Santé au Travail de la Vienne) par le biais de son médecin du travail afin de réaliser un diagnostic de l'existant et de déterminer des axes d'amélioration. À partir des préconisations établies par les différents intervenants, Val Vert Tri conçoit un nouveau poste de travail et le généralise à l'ensemble des postes de tri en janvier 2008 : réduction des souffleries bruyantes, position de l'opérateur face au flux entrant ce qui limite l'amplitude des gestes de tri, limitation à deux familles de produits recyclables à appréhender par l'opérateur de tri, sièges « assis-debout » et tapis antifatigue qui permettent un travail en station debout prolongée.

Alors qu'avant l'installation, le Centre de Tri souffrait d'un taux d'absentéisme lié à l'activité ayant atteint jusqu'à 7% par mois, 3 mois après les aménagements, l'entreprise a déjà noté une baisse de 2%. L'investissement nécessaire à la réalisation de ces nouveaux postes de travail s'élève à 31.000 € HT mais pour Val Vert Tri, cela en valait la peine : avec l'aménagement des postes de travail, la qualité du tri et la productivité se sont améliorées et dans un environnement concurrentiel fort, la qualité de vie au travail constitue une valeur ajoutée non négligeable, explique la société. Pour les salariés, les changements sont réels : on fait moins de gestes, moins de rotations des bras et du corps. L'organisation aussi a changé. Il y a une rotation des postes toutes les heures, pour ne pas rester toujours du même côté, explique Marie- France BARON, Déléguée du personnel et opératrice de tri depuis 8 ans.

Avec cette opération Val Vert Tri espère servir d'exemple. L'inauguration officielle de ces nouvelles installations aura lieu le 6 juin prochain à l'occasion de la 5ème Semaine pour la Qualité de Vie au Travail. La société espère également faire évoluer la connaissance sur l'ergonomie de ces postes de travail car du fait de la jeunesse du métier, les instances pour la santé au travail n'ont que peu de recul. L'Institut National de Recherche et de Sécurité (INRS) a établi en 2005 un guide pour la conception des centres de tri (ED914) mais selon Christian SAWCZUK, Directeur du Centre de Tri Val Vert, le guide ne répond pas à toutes les questions : cette expérience mérite d'être élargie à l'ensemble des Centres de Tri du territoire français et à l'INRS, car tous suivent les préconisations de l'ED914, qui n'apportent pas encore de solution à la conception pour limiter les T.M.S. avec un tri bilatéral, explique-t-il.

Réactions2 réactions à cet article

Études québécoises sur les centres de tri

L'institut de recherche Robert-Sauvé en santé et en sécurité du travail du Québec a déjà publié deux fiches techniques sur la prévention des risques à la santé et la sécurité du travail dans les centres de tri de matières recyclables. Il s'agit des documents RF-212 et R-437. Vous n'avez qu'à inscrire ces numéros dans l'espace « rechercher dans le site » sur le site: www.irsst.qc.ca et télécharger les documents.

Anonyme | 04 juin 2008 à 17h54 Signaler un contenu inapproprié
ou allons nous ?

appellée par mon agence d'interim pour une mission dans une entreprise de tri, les conditions d'hygienne et de sécurité, me sont parues très loin de ce que l'on nous fais croire dans les informations médiatiques. j'ai commencer à travailler il y a plus de 35 ans, comme ouvrière d'usine et je dois dire que là, cela a été l'horreur de ma vie. un batiment glauque, pas de masques un système de travail déplorable, la misère, la régression sociale, une journée dans cette entreprise et j'ai été malade comme jamais. l'agence d'interim peine à trouver du personnel pour cette boite pourtant citée dans de nombreuses missions. j'ai près de 50 ans, je suis pourtant très energique, j'ai travaillée dans des entreprises à la chaine, produits chimiques, fours de cuissons , gros futs d'acétone, à 40 heures x semaines, j'ai été femme de ménage, j'ai néttoyée les wc, dans les écoles, en restauration, j'ai également fais des services de 80 couverts seule, puis ménage, nettoyage des chambres et j'ai appreciée mon travail. mais cette expèrience dans le tri, je ne pense pas que, au temps de nos grands parents, voir nos arrières grands parents, qui que ce soit aurait accepter des conditions de travail aussi infames. ( entre autre, vu la pauvreté de l'effectif dans l'entreprise, il n'est pas rare de reçevoir des projectils dangereux) j'espère que des personnes bien placées et conciente des conditions humaines feront quelque chose pour ces personnels ( il n'y avait que des français) dans ce secteur. merci.

zebeline18 | 12 août 2008 à 23h24 Signaler un contenu inapproprié

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