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Actu-Environnement

Deux conférences pour donner un nouveau souffle à la lutte contre la déforestation

La France et la Norvège veulent relancer les négociations climatiques en consacrant deux conférences à la lutte contre la déforestation. Les interrogations sont nombreuses sur son financement et l'articulation avec les dispositifs existants.

Les négociations internationales sur le climat trouveront-elles un nouveau souffle grâce aux forêts ? Une première conférence consacrée à la déforestation des grands bassins forestiers et à son impact sur le réchauffement climatique s'est tenue jeudi 11 mars à Paris. Le président de la République Nicolas Sarkozy s'est déclaré convaincu que le succès de cette réunion portant sur un ''point majeur de l'accord de Copenhague'' ferait ''repartir'' les négociations sur le climat. La déforestation représente 20% des émissions mondiales de gaz à effet de serre. Trente pays des grands bassins forestiers d'Afrique, d'Amérique du Sud et d'Asie, ainsi que 12 délégations des pays bailleurs de fonds ont répondu présent à cette initiative franco-norvégienne, annoncée quelques jours après la fin du sommet de Copenhague. Une deuxième réunion aura lieu fin mai à Oslo (Norvège).

Débloquer les fonds promis à Copenhague

La conférence vise tout d'abord à rendre disponibles rapidement les montants annoncés par les pays développés dans l'accord de Copenhague - 30 milliards de dollars sur la période 2010-2012, dont 3,5 milliards pour la forêt promis par 6 pays. Elle pourrait amorcer la mise en place d'un comité de pilotage de ces fonds dans le cadre du mécanisme de réduction des émissions liée à la déforestation et à la dégradation forestière dans les pays en développement (Redd +), a indiqué mercredi 10 mars le ministre de l'environnement Jean-Louis Borloo au cours d'un point presse. Ce mécanisme figure lui aussi dans l'accord de Copenhague.

Plusieurs mécanismes de lutte contre la déforestation existent déjà, notamment ceux pilotés par la Banque mondiale ou le Programme des Nations unies pour le développement (Pnud). Mais il faut mieux les coordonner, s'assurer qu'ils soient équitablement distribués entre les pays en développement et que leurs normes de conduite soient les mêmes, a expliqué l'ambassadeur des négociations climatiques pour la France Brice Lalonde.

Le montant de ces fonds de soutien se compte en millions de dollars, quand les besoins s'expriment en milliards. ''Il faudrait en mobiliser environ 6,7 milliards rien que pour le bassin forestier du Congo'', chiffre Henri Djombo, ministre du développement durable, de l'économie forestière et de l'environnement de la République du Congo.

''Les gouvernements du bassin du Congo ont une réglementation très claire sur la forêt, des plans pluriannuels de lutte contre la déforestation. Ils ont besoin de financement pour soutenir cet effort fragile'', selon Denis Loyer, directeur adjoint des opérations de l'Agence française de développement (AFD), spécialiste des forêts. Pour lui, l'état des lieux de la ressource constitue la première étape de la lutte contre la déforestation. Il sera extrêmement coûteux à réaliser. A elle seule, la superficie du bassin forestier du Congo est de 226 millions d'hectares, plus de 3 fois la surface de la France.

''Il faut également que cette aide soit réellement additionnelle et pas un simple recyclage d'aide publique déjà affectée, prévient Greenpeace dans un communiqué publié aujourd'hui. Il va falloir mettre en place de réels garde-fous contre une utilisation perverse des financements : les moteurs de la déforestation - conversion de forêts en terres agricoles, plantations, exploitation industrielle du bois - ne doivent pas bénéficier de subventions déguisées''.

Ces conférences ne suffiront donc pas à résoudre toutes les questions en suspens : origine des fonds, interaction avec d'autres thèmes liés au réchauffement climatique (eau, énergie, adaptation). Mais elles constituent une étape sur la route menant à la conférence sur le climat de décembre prochain à Cancún (Mexique) et contribuent à donner un nouveau souffle à des négociations sur le climat en perte de vitesse.

Réactions1 réaction à cet article

Moratoire sur les bois exotiques et taxe

Sans décision gouvernementale puissante avec un blocage réel des importations de bois exotiques et une taxe très élevée sur les produits provenant des terres ou la foret existait précédemment, ces conférences sont de beaux discours avec beaucoup de subventions qui finiront dans les poches des intermédiaires. On sait que l'huile de palme provient de plantations effectuées sur d'anciennes forêts primaires. Imposons une taxe considérable sur cette huile avec poursuite pénale internationale des personnes ayant détruit la forêt primaire. De même pour le soja de même pour les bovins.

arthur duchemin | 12 mars 2010 à 10h22 Signaler un contenu inapproprié

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