Rappelons que la conférence de Bali de la Convention cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC) entame les négociations sur la réduction des gaz à effet de serre pour l'après 2012, c'est-à-dire pour la deuxième phase du protocole de Kyoto (2013-2017). Les participants chercheront une nouvelle fois à obtenir un consensus entre les 35 pays industrialisés qui se sont engagés à respecter le protocole de Kyoto et ceux, comme la Chine et les Etats-Unis, qui n'ont pas souhaité le ratifier. Au terme de ces discussions, devra être fixé un nouveau protocole, plus large et plus ''ambitieux'', destiné à succéder à Kyoto, dont l'objectif consiste déjà à réduire les émissions de gaz à effet de serre de 5% par rapport à leur niveau de 1990 d'ici 2008-2012.
La conférence de Vienne nous dira si la classe politique est disposée à dépasser les platitudes pleines de bonnes intentions pour aller vers de vraies négociations, a déclaré le secrétaire de direction de la CCNUCC Yvo de Boer à l'ouverture de la réunion. Le changement climatique est un défi gigantesque qui ne peut être relevé qu'à un niveau global, a estimé le ministre autrichien de l'Environnement, Josef Pröll. Le ministre de l'Environnement du Lesotho, Monyane Moleleki, a de son côté, indiqué que l'agriculture était menacée par la sécheresse dans son pays situé en Afrique australe. Les périodes de canicule sont deux fois plus fréquentes au Lesotho que depuis la fin des années 70. Et quand il pleut, ce sont des déluges, des torrents inutilisables pour l'agriculture, a expliqué le ministre. Les pays en voie de développement auront d'ailleurs besoin d'une aide accrue de plusieurs milliards de dollars pour s'adapter aux conséquences des changements de climat, avait indiqué un rapport de la Convention cadre des Nations unies sur les changements climatiques, publié la semaine dernière. D'après la CCNUCC, les mécanismes d'investissements et flux financiers devront changer significativement au cours des 25 prochaines années.
La conférence donnera surtout le ton des négociations pour la grande conférence des 191 pays membres de la Conférence des Nations unies sur les changements climatiques qui aura lieu en décembre à Bali. En juin, de nombreux ministres de l'Environnement réunis à Riksgränsen dans le nord de la Suède ont souhaité la création d'une ''feuille de route'' à Bali, un plan sur deux ans pour remplacer le protocole de Kyoto.
Rappelons que l'Union européenne s'est déjà fixée une diminution de 50% des émissions des gaz à effet de serre (GES) d'ici à 2050, par rapport au niveau de 1990. Le Président américain continue quant à lui de refuser le système des quotas et du commerce de CO2 prévus par le protocole de Kyoto, préférant orienter les débats vers des objectifs non contraignants de ''réductions substantielles'' d'émissions de GES.
Pour les défenseurs de l'environnement, l'action menée par la communauté internationale n'aura que peu d'impact sur le réchauffement climatique. Greenpeace a rappelé hier aux gouvernements que ''le monde les regarde''. Le monde attend de sérieux progrès en faveur de lutte contre les changements climatiques, a ajouté l'organisation dans un communiqué. Il est impératif que d'autres nations entrent dans le processus de Kyoto, comme l'Australie ou les États-Unis, mais aussi les nouveaux pays industrialisés tels que le Mexique, la Corée du Sud et l'Arabie saoudite, a expliqué Karine Gavand de Greenpeace.Quant aux pays en développement en phase d'industrialisation rapide, comme la Chine, le Brésil, la Malaisie ou l'Afrique du sud, il va falloir développer des outils incitatifs pour les impliquer dans le protocole de Kyoto, a-t-elle poursuivi.