Les restrictions imposées ont pour conséquence de diminuer fortement les émissions de polluants atmosphériques. Les concentrations en dioxyde d'azote baissent dans les grandes villes, mais les taux de particules fines stagnent.
Si la qualité de l'air s'est améliorée à Paris lors de la première semaine de confinement, le bilan est similaire dans les plus grandes villes françaises. L'Institut national de l'environnement industriel et des risques (Ineris) a mené une analyse reposant sur les outils de simulation du système national PREV'air de prévision de la qualité de l'air. Cette étude a montré que les concentrations de dioxyde d'azote (NO2), largement émis par le trafic routier et les activités industrielles, étaient inférieures de près de 50 % en moyenne dans les cent plus grandes villes françaises, par rapport aux niveaux attendus. « Les niveaux de concentration de fond de dioxyde d'azote ont atteint un maximum de 25 µg/m3 alors qu'un niveau de 50 µg/m3 était prévu par le modèle, sans prendre en compte le confinement », précise l'Ineris.
Baisse généralisée des concentrations en NO2
Ce 27 mars, Atmo France, le réseau des Associations agréées de surveillance de la qualité de l'air (AASQA) a publié un rapport détaillé, région par région, des effets du confinement sur la qualité de l'air. Il en ressort que les concentrations en NO2 diminuent drastiquement au niveau des axes routiers principaux, entraînant une amélioration globale de la qualité de l'air en milieu urbain, comme en milieu rural. Les baisses mesurées les plus fortes se situent dans les Pays de la Loire et en Occitanie, avec une baisse de 70 % des concentrations en NO2 à proximité d'axes routiers. Notons également moins 45 % en Auvergne-Rhône-Alpes, moins 50 % sur les axes routiers bretons et sur ceux de la région Centre-Val de Loire, moins 40 % sur les axes routiers des Hauts-de-France, qui affiche une baisse de 9 % sur l'ensemble de son territoire.
Mais stagnation ou hausse des taux de particules fines
Cette étude a montré que les concentrations de dioxyde d'azote, largement émis par le trafic routier et les activités industrielles, étaient inférieurs de près de 50 % en moyenne dans les cent plus grandes villes françaises, par rapport aux niveaux attendus.
Cependant, comme en région parisienne, les concentrations en particules fines PM10 augmentent sensiblement en certains points du territoire, provoquant l'apparition d'épisodes de pollution printaniers. En cause : la hausse des températures, l'ensoleillement, et l'absence de vent, qui favorisent la formation de particules fines dans l'atmosphère, issues notamment de sources agricoles et de chauffage au bois. Les concentrations en particules fines ont ainsi augmenté dans les Pays de la Loire, en Bourgogne-Franche-Comté, dans la région Grand Est, et sont restés stables en Nouvelle-Aquitaine, en Occitanie, ou dans les Hauts-de-France. Elles ont en revanche baissé en Bretagne (-25 %).
Atmo France rappelle que plusieurs études scientifiques concluent que les habitants des zones polluées sont plus exposés à un risque accru face au Covid-19. Concernant la conclusion d'une étude italienne avançant que la propagation du virus serait favorisée par la présence de particules fines dans l'air, il encourage « la poursuite des études de recherche sur ce sujet pour confirmer ou infirmer » l'hypothèse. Enfin le réseau des ASQAA rappelle l'importance de bien aérer son intérieur, dont l'air est souvent plus pollué que l'air extérieur, même en période de confinement.
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