À l'unanimité, le Conseil d'administration de Suez a estimé, lors de sa réunion du 24 février 2021, que le projet de rapprochement des deux entreprises, proposé par Veolia n'était pas acceptable. L'objectif affiché par ce dernier est de constituer un géant français, « champion mondial de la transformation écologique ». Pour Suez, son intérêt social n'est pas préservé dans une opération qui implique son démantèlement. « La course à la taille n'apporte pas de bénéfice déterminant dans les métiers des services essentiels. Elle ne conforte ni le développement technologique, ni la qualité de service, ni l'agilité », estime son Conseil d'administration.
Autre point de désaccord : le prix de l'action Suez proposé par Veolia à 18 euros ne serait pas suffisant. « Les cours de référence ainsi que les autres éléments de valorisation retenus par Veolia dans son projet de note d'information sont dépassés et incorrects », considère Suez.
L'entreprise rappelle également les principaux points d'achoppement, selon elle : la menace sur l'emploi des salariés, les problèmes liés à la concurrence dans 22 pays, un manque d'informations pour que les actionnaires puissent prendre la décision d'apporter ou non leurs titres à l'offre (précision sur le projet de cession de Suez Eau France à Meridiam, et les conditions offertes à Engie), mais aussi un dépôt du projet d'offre intervenu en violation de l'engagement inconditionnel d'amicalité.
« Le Conseil d'administration réitère son souhait de parvenir à une solution négociée et agréée entre Suez et Veolia, assure le groupe. Il prendra toute mesure utile pour s'assurer que Veolia n'impose pas ses propres intérêts lors de l'assemblée générale des actionnaires de Suez ».