« Accélérer, mobiliser, sensibiliser, pour faire en sorte que la protection de la nature et de la biodiversité soit au même niveau que la protection du climat. » Tel est le programme des ateliers biodiversité du Conseil national de la refondation (CNR) que le ministre de la Transition écologique, Christophe Béchu, et la secrétaire d'État chargée de l'Écologie, Bérangère Couillard, ont lancé, le 21 novembre, au Muséum national d'histoire naturelle, à Paris.
Ce premier atelier était consacré aux moyens d'accélérer l'action en faveur de la biodiversité, ainsi qu'à l'équilibre entre les activités humaines et la nature dans le contexte d'une intensification du changement climatique. Les deux autres ateliers sont programmés à Bordeaux, le 2 décembre, et de nouveau à Paris, le 12 décembre. Ils seront respectivement consacrés à la mobilisation de l'ensemble de la société en faveur de la biodiversité et à la question de la sensibilisation.
À travers ces rencontres, le gouvernement a pour ambition de faire émerger « par une nouvelle méthode, les priorités et l'ambition » qu'il souhaite donner à la reconquête de la biodiversité. Les travaux du CNR sont censés alimenter la planification écologique dont la Première ministre a présenté les chantiers prioritaires, le 21 octobre dernier, à travers son slogan « France Nation verte ». Pour mener à bien ces travaux, le gouvernement a convié des représentants d'instances consultatives, du secteur économique, des associations, d'organismes publics, d'organisations syndicales, des élus, ainsi que des gestionnaires d'espaces. Mais tous ne sont pas convaincus par la sincérité de l'exécutif.
La Ligue pour la protection des oiseaux (LPO) avait annoncé son boycott de la réunion de lancement du CNR Climat et biodiversité, le 21 octobre dernier, compte tenu des dernières décisions du gouvernement sur le piégeage des alouettes, l'abattage de bouquetins ou la chasse en Martinique. Le 21 novembre, la Confédération paysanne a également fait part de sa défiance vis-à-vis de cette nouvelle consultation. « Les différents exercices démocratiques imposés depuis le début du premier quinquennat (États généraux de l'alimentation, Convention citoyenne pour le climat ou encore Varenne de l'eau et du changement climatique), et surtout les orientations qui en ont découlé, ne laissent aucun doute quant à votre volonté d'accélérer la mise en place de politiques libérales, malgré des propositions intéressantes, mais à chaque fois délaissées ou orientées », cingle le syndicat paysan dans un courrier adressé aux ministres.