Les espèces rares pourraient s'avérer cruciales pour le fonctionnement des écosystèmes en cas de changements environnementaux majeurs : c'est la conclusion de travaux menés par des chercheurs du Centre national de la recherche scientifique (CNRS), de l'Université Montpellier 2, de l'Institut National de la Recherche Agronomique (INRA), de l'École pratique des hautes études (EPHE) et de l'Institut de recherche pour le développement (IRD). "La sauvegarde de la biodiversité dans son ensemble est capitale pour la résilience et la survie des écosystèmes", rappellent-ils. Publiés le 28 mai 2013 dans la revue Plos Biology, les travaux des scientifiques ont porté sur trois écosystèmes très différents : les récifs coralliens, les prairies alpines et les forêts tropicales. Ils ont montré que les fonctions écologiques uniques comme une résilience exceptionnelle au feu et à la sécheresse sont majoritairement portées par les espèces rares.

Ainsi le saxifrage pyramidal (Saxifraga cotyledon), une plante alpine, constitue une ressource unique pour les pollinisateurs des parois rocheuses. Autre exemple, la sapotacée Pouteria maxima, arbre massif de la forêt tropicale de Guyane, présente une exceptionnelle résilience au feu et à la sécheresse. Elle permet la recolonisation par la forêt d'espaces dévastés par des incendies. "Leurs fonctions uniques pourraient disparaître alors qu'elles peuvent s'avérer importantes pour le fonctionnement des écosystèmes en cas de changements environnementaux majeurs et déterminer leur résistance aux perturbations", mettent en garde les scientiques.