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Incitations financières : levier de la consommation durable

Un rapport du centre d'analyse stratégique sur la consommation durable identifie les incitations financières comme l'un des leviers majeurs pour changer les pratiques de consommation et de production.

Gouvernance  |    |  S. Fabrégat
   
Incitations financières : levier de la consommation durable
   

''Dans les sociétés modernes, la consommation a dépassé la simple quête d'utilité ou  de fonctionnalité. Le consumérisme conduit les individus à associer accumulation  matérielle et bien-être'', note le rapport du CAS Pour une consommation durable remis à Nathalie Kosciusko-Morizetle 28 janvier dernier. ''Le modèle actuel est issu d'une orientation prise au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, qui a fait du couple production standardisée/consommation le moteur principal d'un nouvel équilibre économique. L'écoulement de la production s'appuie sur une culture consumériste, érige la consommation au rang de motivation essentielle et de symbole de réussite''.

Or ce modèle n'est pas soutenable. Outre un changement radical de philosophie, qui passe par la sensibilisation, l'éducation, la mise en œuvre de véritables politiques de consommation durable, le rapport note que les incitations financières constituent un véritable levier dans le changement des pratiques. Car le signal-prix reste déterminant dans le choix du consommateur, même si son comportement d'achat est complexe.

Changer le comportement des consommateurs et des producteurs

L'acte d'achat ''n'est pas uniquement déterminé par des choix rationnels mais par des facteurs d'ordre culturel, psychologique et social : valeurs symboliques, habitudes, besoin d'intégration sociale… En outre, la consommation individuelle peut être durable dans un domaine – l'achat de produits alimentaires biologiques, par exemple – et polluante dans un autre – les voyages en avion pour le week-end'', note le rapport.

Si dans les déclarations, 79 % des consommateurs se disent prêts à consommer de manière responsable, ils ne seraient que 4 % à traduire ces intentions en actes. La contrainte budgétaire constituerait l'un des principaux freins à la consommation durable.

''La remise en cause de la rationalité de l'homo economicus ouvre le champ à unepolitique publique de consommation durable qui prenne en compte l'importance dusignal-prix dans le choix des consommateurs mais aussi leurs biais cognitifs et leurs défaillances comportementales'', note le rapport.

L'offre doit également être réorientée vers des produits plus durables (écoconçus, recyclables, moins emballés…) via la combinaison du signal-prix (favoriser les produits les plus vertueux) et de la réglementation. Pour développer une offre adéquate, ''il appartient à l'État d'encourager les entreprises à produire des biens et des services durables et de veiller à ce que la demande soit au rendez-vous''.

Le retour du bonus-malus, de la taxe carbone…

Le rapport identifie deux types de politiques publiques, qui devront être développées en synergie : des mesures financières directes ou indirectes, afin de rendre le passage à l'acte accessible à tous, associé à l'encouragement au désir de ''consommer moins et mieux'' via l'information, l'éducation…

Ainsi, les externalités sociales, environnementales doivent être prises en compte dans le prix des biens et services et le consommateur doit avoir accès à ces informations. ''En théorie, chaque consommateur connaît l'utilité personnelle de sa décision [d'achat] mais n'en connaît pas nécessairement les conséquences pour un intérêt général largement indéfini : c'est pourquoi une politique d'information ou de révélation du coût global est impérative''. Il s'agit donc ''d'orienter automatiquement les choix vers ceux qui causent le moins d'externalités (les moins chers), tout en permettant à ceux qui le désirent de payer le juste prix de leurs 'écarts'''.

Les politiques publiques peuvent se décliner de différentes manières : rationner, en attribuant une quantité fixe de la ressource rare (par exemple, mise en place de cartes individuelles d'émissions de CO2 ou de quotas d'utilisation d'eau pour les entreprises), évaluer sous forme monétaire l'externalité (prix du carbone dans le cas de l'externalité climat), augmenter la compétitivité des produits les plus vertueux via des subventions, la taxation ou l'introduction d'un bonus/malus ou créer une distorsion du marché par la déformation de la structure tarifaire (cas de l'eau ou de l'électricité).

Réactions1 réaction à cet article

Une analyse lucide quant à l'importance essentielle, avouée, voire consciente ou non du volet financier dans notre comportement au regard de l'écologie, un comportement qui n'est pas jugé ou critiqué, mais simplement constaté.
Si le système de quota parait difficile à mettre concrètement en œuvre, en dehors du cout administratif qu'il implique !, le principe d'une incitation financière est certainement efficace, à condition que cette dernière soit substantielle, suffisamment pérenne et que son coût soit supporté par une "dé-incitation" (mille excuses pour ce néologisme) correspondante dans le secteur concerné
Cette dernière condition est sans doute la plus difficile à remplir pour être tolérée, sinon admise par les ...."dé-incités", car elle requiert beaucoup de diplomatie....

Michous | 03 février 2011 à 07h24 Signaler un contenu inapproprié

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