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Actu-Environnement

Conso durable : beaucoup de discours mais peu d'actes…

Alors que les promesses se multiplient sur la consommation durable et que les consommateurs se disent de plus en plus concernés par le sujet, se pose la question des dispositifs déployés pour diminuer l'impact environnemental des achats.

Gouvernance  |    |  S. Fabrégat
   
Conso durable : beaucoup de discours mais peu d'actes…
   
Equitables, bio, vert, propre… Le consommateur n'échappe plus aujourd'hui aux nombreuses allégations et recommandations le poussant à mieux consommer. Après l'ère de la consommation de masse, le voici donc dans l'ère de la consommation responsable ou durable… Un concept peu clair, à géométrie variable, qui mériterait déjà d'être posé. Car si le consommateur est désormais conscient que son passage à la caisse n'est pas anodin pour l'environnement, il est pris au dépourvu quant aux réponses qu'il doit apporter… Moins consommer ? Mieux consommer c'est-à-dire consommer autant mais autrement ? Les points de vue divergent sur cette question. Au consommateur de faire jouer son libre-arbitre. Mais encore faut-il qu'il dispose des éléments pour pouvoir faire un choix éclairé...

Pas de greenwashing mais des preuves

1,5 tonnes équivalent CO2, c'est l'impact des courses alimentaires annuelles d'un foyer français selon Système U, le cabinet d'études IRI et Greenext. Un chiffre qui équivaudrait à un trajet de 10.571 km en voiture… La comparaison est parlante. Oui mais voilà, rien n'est dit ou plutôt trop est dit sur la manière de diminuer cet impact. ''Achetez local'', ''achetez bio'', ''réduisez les emballages'', ''achetez labellisé'', ''produit éco-conçu''… Les messages pleuvent de toute part et laissent le consommateur désemparé !
Si de nombreux sondages révèlent que les Français sont désireux de consommer durable, ceux-ci montrent que de nombreux freins persistent notamment au niveau de l'information. Les messages délivrés par les entreprises sont jugés peu fiables. Selon une enquête réalisée par Ethicity récemment, 54 % des personnes interrogées déclarent être méfiantes sur le discours des marques et des entreprises en matière de développement durable, 53 % pensent qu'il y a trop de messages publicitaires sur la consommation durable, 43 % d'entre eux vont jusqu'à ne plus supporter les messages des marques sur l'environnement, un constat particulièrement marqué chez les seniors. Quant aux labels censés désigner les produits les plus vertueux, 65 % des Français estiment qu'il y a trop de labels pour les produits durables et que cette profusion d'information tend à créer de la confusion. Finalement, 62 % disent ne pas pouvoir juger de la meilleure qualité des produits durables.
Parallèlement, trois quarts des personnes interrogées pensent que les entreprises ne leur donnent pas assez d'information sur les conditions de fabrication de leurs produits. 53 % déclarent vouloir des informations sur l'origine des matières premières sur les étiquettes des produits qu'ils achètent, 45 % sur le lieu de fabrication et 48 % sur leurs impacts en matière de biodiversité qui semble les toucher davantage que les enjeux de réchauffement climatique. Les consommateurs souhaitent donc une information plus claire, plus large et surtout plus fiable, autrement dit contrôlée.

Recul sur l'affichage environnemental : vers un laisser faire ?

C'est ce que visait l'objectif d'affichage environnemental généralisé à l'horizon 2011 fixé lors du Grenelle de l'environnement. L'idée était que l'ensemble des produits et services de grandes consommations fournissent des informations précises et comparables sur l'impact environnemental des produits. Validé dans la loi dite Grenelle 1 du 3 août 2009, ce dispositif risque pourtant de passer à la trappe dans le texte Grenelle 2. L'article 85 du projet de loi prévoyait une mise en œuvre progressive de l'affichage environnemental à partir du 1er janvier 2011, les modalités devaient être fixées par décret. Mais l'adoption, le 24 mars, par la Commission parlementaire du développement durable et l'aménagement du territoire, d'un amendement remettant en question le caractère obligatoire de cette mesure et repoussant l'étude de sa mise en œuvre après les prochaines échéances présidentielles (au mieux au 1er juillet 2012) laisse planer le doute sur le devenir de cet engagement fort du Grenelle.
Alors que les initiatives privées se multiplient (Casino, Alter Eco, Orange, SFR…), un travail a été lancé depuis 2008 au sein d'une plateforme de travail pilotée par l'Ademe et l'Afnor, afin de développer une méthode et surtout d'harmoniser les pratiques. Quel est le devenir de ces travaux si l'obligation d'affichage est abandonnée ? WWF déplore ce recul : ''ces initiatives volontaires, qui démontrent l'engagement des entreprises, nécessitaient un cadre réglementaire et surtout la définition d'un standard afin d'éviter d'augmenter la confusion que ressentent les consommateurs devant la multiplication des labels écologiques''.
S'engage-t-on dans la voie d'une autorégulation par les professionnels, comme cela a été le cas pour l'encadrement des messages publicitaires via l'Autorité de régulation professionnelle de la publicité (ARPP) ? C'est sans doute le souhait des professionnels.

Réactions3 réactions à cet article

Saturation !

Perso, je me sens engagé dans la défense de l'environnement, mais j'imagine que le consommateur lambda ne sait plus à quel saint se vouer et, par là même, il ressent une certaine frustration, donc un énervement face à tous ces messages de marques autrefois décriées.

Ronuick | 06 avril 2010 à 16h25 Signaler un contenu inapproprié
Trop c'est trop !

je suis complètement en accord avec le resultat de cette enquête.

Trop de pub dans les boîtes à lettre,on peut interdire qu'elle y soit déposée, je sais mais en même temps, en tout cas sur ma ville : Châlons-en-Champagne, toute l'information communale, intercommunale, départementale et régionale est glissée dans cette pile quotidienne de pub qui passe directement à la poubelle sans être lue exceptées bien sûr, les infos officielles.

Par ailleurs, les emballages sont faits de telle manière qu'il est difficile d'en trouver sans sur emballage (Yaourgts, crème, .....

AMS | 08 avril 2010 à 09h45 Signaler un contenu inapproprié
Attention à la confusion

Vouloir consommer durable est louable mais ne doit pas conduire à faire n'importe quoi. On ne doit pas confondre la performance d’utilisation d’un produit et la performance de son obtention.
La performance d’utilisation est associée à des biens (voiture ou lave-linge). Elle est basée sur des mesures (consommation d'essence d'une voiture) et objet des incertitudes métrologiques de chaque appareil employé pour ces mesures et des variations dues aux modes d'utilisation, d'où les affichages (A, B, C, D, E, F, G).
La performance d’obtention d’un produit consommable est infiniment plus variable car elle est fonction du sourcing, des formules, des outils industriels, et de la variation des conditions physiques d’obtention (météo, agricoles, etc. pour les aliments). Les modes et distances de transports ont une grande influence. Cette performance d’obtention est aujourd’hui calculée à partir de bases de données accumulées par un grand nombre d’acteurs ou à partir de la bibliographie. Elle résulte souvent de l’agglomération de données pour chaque composant du produit. On ne parle pas d’incertitudes car il n’y a pas mesures, mais calculs de chaque étape, en occultant la plupart du temps les étapes inconnues ou en prenant des hypothèses non vérifiées pour les traiter.
Une information honnête et sincère des consommateurs impose une prise en compte sérieuse de cette différence fondamentale entre les deux types d’informations environnementales.
Les outils d’ACV (ISO 14040) ou ADEME (bilan carbone) sont d’excellents détecteurs d’amélioration de la performance environnementale quand il s’agit, pour une entreprise donnée, de déterminer les priorités d’actions en identifiant les éléments de ses activités dont les impacts sont les plus importants. Par contre, ces outils ne sont absolument pas pertinents dès lors qu’on tente de les employer pour réaliser une analyse comparative entre sites, procédés de fabrication ou produits. Ce serait les dévoyer que de les employer à cela, en l’état actuel de leur développement.
Ce ne sont pas des instruments sur lesquels on peut baser un étiquetage pertinent.

RA | 08 avril 2010 à 13h55 Signaler un contenu inapproprié

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