Le plan abeille présenté par la ministre de l'Ecologie mercredi 20 mai suscite des réactions mitigées. Pour la fédération France Nature Environnement ce plan "apporte de nouvelles pierres à l'édifice de la sauvegarde des pollinisateurs" mais il brille par sa "timidité". La distribution de 5.000 gîtes pour insectes et la mise en place de fauches tardives et jachères fleuries sur 12.000 km de bord de routes nationales, permettra de "fournir un peu plus le gîte et le couvert aux pollinisateurs", mais ces mesures "ne s'attaquent pas au cœur du problème : les pesticides utilisés en agriculture." L'association demande par conséquent au monde agricole de se mobiliser.
Le réseau biodiversité pour les abeilles (RBA) qui défend la multiplication des jachères fleuries pour augmenter le bol alimentaire des insectes y voit une reconnaissance de son combat : "la ressource en pollen et en nectar, sur laquelle le RBA a développé une expertise pionnière, est enfin reconnue comme une piste majeure pour sortir de la crise apicole".
Les fabricants de produits phytosanitaires sont quant à eux beaucoup moins enjoués suite aux mesures concernant les pesticides néonicotinoïdes. La ministre a en effet confirmé que la France allait pousser Bruxelles à interdire de nouveaux pesticides de ce type. "Si l'UIPP accueille favorablement toute initiative visant à préserver les insectes pollinisateurs, elle s'oppose à toute mesure arbitraire basée sur l'application du principe de précaution, susceptible de fragiliser la filière agricole dans son ensemble". L'UIPP rappelle que "les néonicotinoïdes ont démontré leur utilité depuis plus de 20 ans pour protéger les cultures de nombreux ravageurs et vecteurs de maladies graves dont certains ne peuvent être contrôlés par les solutions classiques, ni par des alternatives."
Des avis tranchés qui ne manquerons pas d'alimenter la consultation publique sur ce plan abeille (1) ouverte jusqu'au 31 juillet 2015.