L'Alliance mondiale pour le climat et la santé (Global Health and Climate Alliance) a appelé le 5 décembre les gouvernements réunis à la Conférence Paris Climat (COP 21) à conclure un "accord ambitieux pour le climat permettant de protéger la santé de leurs patients et des populations". Cette coalition réunit plus de 1.700 organisations de santé, 8.200 hôpitaux et 13 millions de professionnels de santé.
Ils ont lancé leur appel, à l'occasion du 4e Sommet sur le climat et la santé à Paris, organisé par l'Alliance pour l'Environnement et la Santé (HEAL), en collaboration avec l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) et l'Agence allemande de coopération internationale (GIZ).
Selon l'OMS, le changement climatique pourrait causer environ 250.000 décès supplémentaires par an entre 2030 et 2050, tandis que les maladies vectorielles transmises par les moustiques tigres (dengue, paludisme…) prolifèrent. Le nombre de décès par cancers, affections respiratoires et maladies cardiovasculaires imputables à la pollution atmosphérique dépasse actuellement les 7 millions par an, prévient l'OMS.
Margaret Chan, directrice générale de l'OMS, a déclaré le changement climatique comme l'une des plus grandes menaces au cours du XXIème siècle. Or, la majorité des pays manquerait d'un "plan national global pour protéger leurs citoyens contre les impacts sanitaires du changement climatique", prévient l'Alliance. Le défaut d'agir maintenant "en faveur d'une économie bas-carbone" va conduire "à une inversion des 50 dernières années de gains en matière de santé publique", selon une étude publiée en juin dernier dans la revue scientifique médicale britannique "the Lancet".
Pour Frances Mortimer, médecin et directeur médical du Centre for Sustainable Healthcare à Oxford (Grande-Bretagne) : "S'il est ambitieux pour le climat, l'accord de Paris sera bénéfique pour la santé publique. Les efforts de réduction des émissions sont porteurs d'immenses bénéfices immédiats, notamment via l'amélioration de la qualité de l'air et de l'habitat, et la promotion des modes de transport doux".
"Les professions médicales sont en première ligne pour répondre aux problèmes de santé liés au dérèglement climatique.Protéger et promouvoir la santé des populations est pour nous une obligation morale. Il est impératif que les associations médicales appellent les responsables politiques à limiter les émissions de gaz à effet de serre", a ajouté le Dr Patrick Bouet, président français du Conseil national de l'ordre des médecins (Cnom).
Plus de 7.800 hôpitaux et établissements de santé à travers le monde se sont engagés à agir localement en réduisant leurs propres émissions, a précisé l'Alliance.
