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Les Etats les plus vulnérables réclament un objectif de 1,5°C

Dès l'ouverture de la COP, les nations les plus vulnérables se sont démarquées en adoptant une déclaration en faveur de 100% de renouvelables en 2050, une décarbonation de l'économie globale et une hausse de la température moyenne limitée à +1,5°C.

Gouvernance  |    |  A. Sinaï

Les dirigeants des pays les plus menacés par le changement climatique se sont réunis hier à la conférence de Paris afin de donner le ton dès le premier jour de la COP. "Individuellement, nous sommes déjà des survivants ; collectivement, nous représentons une force en faveur d'un monde plus juste et plus engagé dans la protection du climat", a déclaré le Président des Philippines Benigno S. Aquino III, dont le pays a été dévasté par le cyclone Haiyan le plus meurtrier de l'histoire, en novembre 2013.

Le Forum des pays vulnérables (Climate Vulnerable Forum (1) ) rassemble depuis sa création en 2009, sous l'impulsion des Maldives, lors de la conférence de Copenhague, les pays à revenus moyens, les petits Etats insulaires et les pays les moins développés qui s'associent dans une communauté de destin : leur fragilité, mais aussi leur volonté de résilience face aux effets du climat. Cette coalition entend rappeler aux négociateurs le principe de réalité du changement climatique, qui est déjà avéré et dévastateur.

Des propositions radicales à inscrire dans l'Accord de Paris

Dans le texte de la Déclaration de Manille, plaidoyer "historique" présenté hier dans une salle comble dans l'enceinte de la COP au Bourget, en présence de la secrétaire générale de la Ccnucc Christiana Figueres, la coalition du Climate Vulnerable Forum a frappé sur la table pour réclamer des objectifs ambitieux à inscrire dans l'Accord de Paris. Il s'agit de la décarbonation complète de l'économie mondiale d'ici à 2050 assortie de 100% d'énergies renouvelables, la réduction des émissions de 70 à 95% en 2050 et l'atteinte de zéro émission en 2060-2080 afin d'orienter la planète vers un maximum de 1,5°C de réchauffement, l'intégration et l'abondement du mécanisme de pertes et dommages, et enfin la création d'une entité de coordination pour aider les personnes déplacées par les événements climatiques extrêmes.

"C'est un mythe d'affirmer que les réductions d'émissions vont affecter la croissance économique. Un engagement pour réduire les émissions est l'engagement qui est le plus à même de conforter la croissance. L'expérience du Costa Rica en témoigne. Maintenir le réchauffement en dessous de 1,5°C non seulement répandra la sécurité et la prospérité, mais garantira la justice", a affirmé le ministre des Affaires étrangères du Costa Rica, Manuel Gonzales.

"Nous refusons d'être sacrifiés par la communauté internationale à Paris. Tout ce qui peut mettre en question notre survie ici va marquer une ligne rouge. Toutes les parties ont l'obligation d'agir. Ne pas le faire est un crime. Cette déclaration n'est que le début de nos efforts pour faire entendre notre voix et renforcer notre collaboration", a déclaré Anwar Hossain Manju, ministre de l'Environment du Bangladesh.

"Le changement climatique ne nous affecte pas tous de manière égale. Les pays qui sont les plus affectés sont pour la plupart ceux qui ont le moins contribué au problème. Nous sommes ici pour coopérer. Nous sommes ici pour partager des expériences. Même si nous sommes ceux qui contribuent le moins au problème mais en souffrent le plus, nous ne restons pas là à rien faire. L'Ethiopie, par exemple, a communiqué dans son INDC qu'elle réduira ses émissions de 64% d'ici à 2030", a déclaré le ministre de l'Environnement, des Forêts et du Changement climatique, Kare Chawicha. L'Ethiopie prendra en 2016-2017 le relais de la présidence du Climate Vulnerable Forum actuellement assurée par les Philippines.

Un enjeu vital

Le Forum a également entendu hier le groupe du V 20 (Vulnerable 20). Fondé lors de la COP 20, à Lima (Pérou) en 2014, ce groupe rassemble les ministres des Finances des vingt pays les plus menacés. Le secrétaire général du V 20 et ministre des Finances des Philippines Cesar V. Purisima a déclaré être convaincu que "le V 20 a pleinement son rôle à jouer afin de débloquer tout le potentiel de la finance climatique". Il a souligné que le groupe du V 20 entendait bénéficier d'un soutien financier additionnel et spécifique de 20 milliards de dollars d'ici à 2020, mobilisé tant par des canaux financiers Sud-Sud que Nord-Sud.

Les quelque 43 pays désormais rassemblés sous l'égide du Climate Vulnerable Forum réclament une révision de l'ambition des contributions à la hausse tous les cinq ans. Aux avant-poste du changement climatique, ils entendent faire passer un message de justice climatique à la communauté internationale à l'ouverture de la COP 21 : la dégradation du climat est une atteinte aux droits de l'Homme. Déjà engagés pour la plupart en faveur de fortes réductions de leurs propres émissions malgré de faibles moyens, les pays vulnérables entendent aussi contredire l'argument selon lequel l'impératif climatique serait une forme d'impérialisme imposé par les pays développés aux dépens des pays en développement. La COP est pour eux un enjeu vital. Ils sont donc susceptibles de bloquer le projet d'accord s'il n'est pas assez ambitieux.

1. En savoir plus
http://www.thecvf.org/

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