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Actu-Environnement

COP 21 : les pays en développement veulent discuter globalement du financement

La question du soutien financier apparaît à différents niveaux de la négociation. Cet éparpillement suscite des craintes chez les pays du Sud qui demandent une discussion globale. Cette approche a officiellement été validée par les négociateurs.

Gouvernance  |    |  P. Collet

La question de l'aide financière des pays industrialisés vers les pays du Sud reste l'un des principaux sujets de crispation. Ce n'est pas une réelle surprise. Pour faire avancer les débats, le groupe des pays en développement (le G77+Chine) a soumis une proposition visant à accélérer les discussions. "Nous croyons que cela aiderait le processus si tous les problèmes liés au financement, qu'ils soient débattus dans le cadre de la Convention, du protocole de Kyoto ou de la Plate-forme de Durban pour une action renforcée (ADP), pouvaient être discutés de manière globale et cohérente", expliquent les 134 pays réunis dans la coalition. Il s'agit d'améliorer la cohérence des débats et surtout de s'assurer que l'accord de Paris soit à la hauteur des attentes, avancent-ils.

Cette démarche a été bien accueillie par les négociateurs et la proposition a été retenue. Comme souvent dans le cadre des négociations climatiques, elle a donné naissance à un nouveau groupe de contact chargé d'examiner conjointement différents points éparpillés dans le texte de négociation. Il vise aussi à comprendre comment ils peuvent être mieux articulés les uns aux autres.

Un dispositif de mise en œuvre de l'aide

Au-delà de la difficulté à suivre les progrès sur un sujet apparaissant dans de nombreux groupes de travail, les pays du G77+Chine craignent que cela brouille les pistes. "Le fait que les financements pour les changements climatiques soient discutés de façon fragmentée ne permet pas d'avoir une vision du paysage de la finance climatique", expliquent-ils. En conséquence, il est particulièrement difficile de voir ce qui a été réalisé et ce qu'il reste à faire.

Afin d'appuyer sa demande, la coalition réitère les attentes des pays en développement à qui s'adressent les fonds levés. Premier point, ils rappellent que "rien ne pourra être obtenu dans le cadre de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (Ccnucc) sans des dispositifs de mise en œuvre qui permettent aux pays en développement de jouer leur rôle dans la lutte contre les changements climatiques". Derrière sa tournure anodine, cette remarque préliminaire cache l'un des principaux points d'achoppement des négociations : la réticence des pays développés à créer un dispositif de mise en œuvre de l'aide financière qui les contraindrait à tenir la promesse faite en 2009 à Copenhague de soutenir les pays en développement à hauteur de 100 milliards de dollars par an à partir de 2020.

"Les pays développés ont l'obligation de fournir des ressources financières (…) à tous les pays en développement", rappellent-ils ajoutant que "c'est une obligation légale dans le cadre de la Convention climat, il ne s'agit ni d'une « aide », ni de « charité », ni d'assistance au développement".

Quid de l'évolution des conditions économiques ?

Pour appuyer ses inquiétudes, le G77+Chine évoque l'ajout dans le texte de négociation d'éléments de langage qui traduisent des reculs par rapport aux versions précédentes. Il s'agit notamment de la proposition de financer le soutien au pays du Sud grâce aux "pays en capacité de" le faire, ce qui modifie sensiblement le périmètre des pays donateurs. De même, la coalition se dit "particulièrement préoccupée" par une éventuelle prise en compte de "conditions économiques arbitraires". Le soutien financier n'est pas assujetti à des conditions économiques spécifiques, il s'agit d'"une obligation centrale". Revenir sur ce point constitue "une violation du processus multi-latéral", martèlent-ils.

Pour autant, "bien que n'ayant aucune obligation de financement sous la Convention-cadre, des pays en développement réalisent déjà des contributions substantielles". Pour concilier cette réalité, sans pour autant créer de nouvelles obligations aux pays en développement, ils proposent que le futur accord prenne en compte ces "contributions volontaires".

La solution proposée consiste à fixer dans l'accord de Paris un objectif de financement clair pour la période post-2020. Il doit prévoir une "hausse substantielle" par rapport aux 100 milliards de dollars promis pour 2020. Ces financements doivent être nouveaux, prévisibles et durables et être répartis de manière équilibrée entre l'adaptation et la réduction des émissions de gaz à effet de serre. Ces fonds doivent être apportés via le mécanisme financier de la Ccnucc.

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