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Actu-Environnement

L'Alliance solaire internationale sera opérationnelle en décembre

L'Alliance solaire, lancée à Paris lors de la COP 21 en 2015, compte suffisamment de membres et de ratifications pour pouvoir fonctionner. Son siège sera installé en Inde, avec le soutien de la France. Reste à rassembler des financements.

Energie  |    |  A. Sinaï

''Levée de rideau'' sur l'Alliance solaire internationale (ISA) ce matin à la COP 23. Lancée le 30 novembre 2015 à la COP 21 de Paris, elle est, en deux ans, devenue une réalité. Ses 44 pays signataires sont parmi les plus ensoleillés du monde puisqu'ils se situent entre le Tropique du Cancer et le Tropique du Capricorne, dans la ''ceinture solaire'' (sunbelt). Ils devraient bénéficier de la généralisation des énergies solaires dans les prochaines décennies, si l'ambition se réalise de rassembler à terme les ''1000 milliards de dollars qui sont le prix pour sauver l'humanité et pouvoir promouvoir un accès universel à l'énergie'', selon les mots du Premier ministre indien Narendra Modi, inspirateur du projet. Pour l'heure, le gouvernement indien s'est engagé à une mise de départ de 27 millions de dollars. Les financements – sur une base volontaire - proviendront de ses membres, des agences des Nations unies, de la Banque mondiale, d'autres pays – comme la France – et de contributions du secteur privé.

Guichet unique

Grâce à la ratification de 16 pays, l'Alliance solaire internationale entrera en vigueur le 7 décembre prochain. L'objectif est de créer un guichet unique et lisible pour les investisseurs afin d'orienter les flux financiers vers le terrain. Paradoxalement, l'énergie solaire est meilleur marché mais elle ne profite guère aux plus pauvres, aux zones rurales non électrifiées des pays en développement et aux territoires isolés et lointains comme les îles du Pacifique. Un tiers de l'Inde n'a pas d'accès à l'énergie. Un changement d'échelle s'impose, comme le martèlent les participants à une table ronde qui s'est déroulée ce 13 novembre dans la ''Bonn Zone'' de la COP 23 en présence de Ségolène Royal.

L'ancienne ministre de l'Ecologie, envoyée spéciale du gouvernement français pour la mise en œuvre de l'ISA, estime que cette institution est ''une pièce maîtresse de la mise en œuvre de l'Accord de Paris. La visite en Inde du président Macron dans les prochains mois sera un signal fort''. La France, par la voix de François Hollande, s'est engagée à soutenir la mise en œuvre de l'Alliance solaire lors de la COP 21. Et le Président Macron poursuivra cet engagement. Non sans mobiliser les industriels français dans son sillage, le Medef et Schneider Electric étant parties prenantes de partenariats publics-privés pour lancer le secteur photovoltaïque en Inde. Il s'agit maintenant de mettre au point ''des outils communs, d'harmoniser les standards et de faciliter les investissements''. Quatre programmes sont en élaboration : le solaire décentralisé, l'autonomie énergétique des îles, les toits comme supports de panneaux, la mobilité solaire.

L'Inde, partie prenante de la transition énergétique mondiale

''Un rêve se réalise'', s'est enthousiasmé Anand Kumar, secrétaire d'Etat auprès du ministère indien des énergies renouvelables. ''La première pierre de l'ISA a été posée sur le sol indien. L'Inde est partie prenante de la transition énergétique globale à laquelle nous assistons. L'objectif en Inde est d'atteindre, en 2022, 175 gigawatts de capacité installée, dont 100 GW de solaire. En 2017, l'Inde compte déjà 17% d'ENR dans son mix hors hydro. En 2030, cette proportion sera de 40%.'' Un grand sommet sur les financements sera organisé en Inde du 19 au 21 avril 2018, 10.000 délégués de 100 pays sont attendus.

Reste à conforter les investisseurs. Transparence, prix stables de l'énergie, cohérence dans les subventions, cartographies des énergies renouvelables, il s'agit de réduire les risques et de créer des environnements favorables et adaptés. Ainsi l'Inde, au climat très chaud, a besoin de panneaux solaires différents de ceux des pays du Nord. Le Fonds Vert, pour l'heure doté seulement de 10 milliards de dollars de promesses, s'engage à garantir les fonds. Mais le chemin restera long avant de corriger les dysfonctionnements du système. ''Plus vous êtes pauvre, plus vous payez cher votre électricité'', a pointé Jean-Pascal Pham-Ba, de Terawatt Initiative. Cette organisation propose un mécanisme commun d'atténuation des risques selon trois volets : développer un modèle de garantie financière internationale destinée à apporter aux investisseurs institutionnels privés un haut de degré de protection contre les risques financiers et politiques, constituer une entité garante spécifique, et confier à une plateforme digitale indépendante la mission d'harmoniser les processus de développement des projets. L'ISA ne doit pas rester une coquille vide.

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