L'Institut de recherche pour le développement (IRD) a annoncé fin février suivre de près un phénomène exceptionnel de blanchissement des communautés coralliennes des lagons et récifs de Nouvelle-Calédonie. Inscrit au patrimoine mondial de l'Unesco depuis 2008, cet écosystème marin est le seul ensemble ayant résisté au phénomène, contrairement aux autres récifs coralliens, tels que la grande barrière australienne.
En quoi consiste le phénomène ? "Le blanchissement des coraux est dû à une perte substantielle ou complète des algues symbiotiques contenues dans les tissus des coraux et/ou à une diminution des concentrations en pigments photosynthétiques contenus dans ces algues", explique l'IRD. Ce sont ces dernières qui colorent le corail. Ce phénomène de blanchissement affecte la croissance, la fertilité, la reproduction et peut entraîner la mort des coraux, alertent les scientifiques.
Suivi physiologique et génétique
La disparition des algues symbiotiques est généralement causée par de brusques changements environnementaux (radiations UV importantes, salinités réduites, infections bactériennes). Or, la cause principale identifiée dans le cas des coraux de la Nouvelle-Calédonie serait une élévation anormale des températures de surface (1 à 2°C) pendant plusieurs semaines consécutives. Les équipes de chercheurs ont lancé un suivi physiologique et génétique des espèces impactées. Selon les premiers résultats, les récifs les plus proches des côtés et ceux appartenant à l'espèce Pocillopora - considérée comme résistant aux changements climatiques par de précédentes études - sont les plus touchés.
Quelles sont les conséquences de la fragilisation des coraux ? Avant tout, une perte de biodiversité du peuplement de poissons et crustacés (et donc des ressources halieutiques), une baisse de protection des côtes et un manque possible d'attraction touristique.