Comment améliorer la protection les récifs coralliens ? Une étude internationale, coordonnée par l'université de Macquarie (Australie), propose une piste de solution dans un article publié, le 20 janvier, dans la revue Science.
Les scientifiques se sont, en effet, intéressés aux échanges entre récifs de larves de poissons vivant dans les récifs coralliens. Ils ont montré que ces déplacements sont essentiels pour la conservation de la biodiversité et la pêche durable. Les récifs qui reçoivent des larves, provenant de « corridors » de dispersion fortement interconnectés, abritent un plus grand nombre d'espèces de poissons, selon les chercheurs. Et les récifs qui servent de « puits » à larves regroupent environ deux fois plus de biomasse que les récifs « sources » de larves.
« En identifiant les rôles, à la fois distincts et complémentaires, que les "puits", les "sources" et les "corridors" de dispersion jouent sur la fourniture des services écosystémiques, notre étude propose un cadre scientifique et politique pour améliorer la stratégie de placement de certains récifs coralliens sous protection d'ici à 2030, telles que les aires marines protégées (AMP) ou les mesures efficaces de conservation par zone (OECM) », souligne Stéphanie D'Agata, chercheuse en écologie de la conservation à l'IRD, coauteure de l'étude. Aujourd'hui, 70 % des récifs coralliens classés comme fonctionnellement importants d'un point de vue de la connectivité pour la conservation de la biodiversité́ et des pêcheries ne sont pas protégés, selon les scientifiques.