Face aux "carences des réponses des autorités publiques" et à "l'insuffisance des enquêtes chargées d'établir le niveau de contamination", la Collectivité Territoriale de Corse (CTC) a décidé de réaliser une étude épidémiologique des retombées de l'accident de Tchernobyl.
Selon l'AFP, la CTC a diffusé un appel à la population pour recenser les pathologies déclarées après le passage du nuage radioactif et susceptibles d'avoir été causées par celui-ci : maladies du sang (hémopathies malignes, lymphomes ou leucémies) et maladies de la thyroïde. L'appel s'adresse aux personnes ayant résidé en Corse à partir de 1975 et ayant contracté ce type de maladies entre 1980 et 2010.
Pour la réalisation de l'étude, la CTC a lancé un appel d'offres qui s'est conclu par le choix de l'hôpital Galliera de Gênes (Italie) pour un montant de 296.450 euros. Parmi les 9 départements de santé de l'hôpital, deux services sont très impliqués dans la recherche médicale et épidémiologique en lien avec la problématique de l'étude. La population est donc appelée à contacter directement l'équipe du professeur italien Paolo Cremonesi de l'hôpital Galliera.
En septembre 2011, la cour d'appel de Paris a décidé de clore l'enquête ouverte en 2001 sur l'impact du nuage de Tchernobyl en France en prononçant un non-lieu au seul prévenu dans ce dossier : le professeur Pierre Pellerin, l'ex-patron du Service central de protection contre les rayons ionisants (SCPRI, ancien IRSN). La cour d'appel de Paris a estimé que les analyses scientifiques ne permettaient pas d'établir un lien entre le passage du nuage radioactif et des maladies de la thyroïde. Or, un rapport cosigné par les professeurs Pierre-Marie Bras et Gilbert Mouthon, publié en août 2011 montrait pourtant une augmentation importante des troubles thyroïdiens en Corse après Tchernobyl. Ce rapport d'experts a comparé les troubles avant et après le 24 avril 1986 et démontré une hausse de 44 à 100% des troubles thyroïdiens après le passage du nuage.