Le préfet maritime de la Méditerranée a déployé mercredi 18 janvier des moyens anti-pollution en Corse pour parer aux éventuelles arrivées de fioul en provenance du paquebot italien Costa Concordia qui a fait naufrage fin de semaine dernière près de l'île du Giglio dans une zone naturelle toscane. Le navire Jason affrété par la marine nationale a quitté Toulon mercredi après-midi et devait décharger ce jeudi 19 janvier son matériel antipollution à Bastia.
Alors que le paquebot contient près de 2.400 tonnes de fuel, aucune fuite n'a été pour l'heure détectée mais le risque de catastrophe écologique et de marée noire n'est pas écarté par les autorités italiennes qui doivent décréter l'état d'urgence et de catastrophe naturelle dans le secteur de l'île.
Début du pompage dans les prochains jours ?
''À ce jour, aucune pollution en lien avec cet événement n'a été observée", a précisé mercredi la préfecture dans un communiqué, ajoutant qu'en Italie "les opérations de pompage des produits polluants du navire devraient débuter prochainement et pourraient durer plusieurs semaines. Dans ce contexte, le préfet maritime a jugé utile, par précaution, de prépositionner des moyens de lutte contre la pollution en haute mer à proximité des lieux".
Or, ''l'Italie n'a pas encore fait de même pour la Sardaigne et l'île d'Elbe'', déplore ce jeudi l'ONG Robin des Bois en soulignant que "les polluants et les déchets flottants dans la sous-région marine cernée par l'Italie et la France dérivent sur des centaines de kilomètres".
Selon la société néerlandaise Smit Salvage, chargée du pompage de la vingtaine de réservoirs du paquebot, l'opération pourrait durer de trois à huit semaines et pourrait commencer dans quelques jours. ''Le fioul, le gazole, les lubrifiants, les huiles hydrauliques ne sont pas les seules matières polluantes liquides à bord de l'épave. Il ne faut pas oublier les eaux usées. Au même titre que les carburants, la décharge sauvage du Costa Concordia doit faire l'objet d'un plan de gestion'', a appelé Robin des Bois.