Dans un arrêt rendu ce jeudi 7 mars, la Cour de justice de l'Union européenne (CJUE) (1) a estimé que l'Autorité européenne de sécurité des aliments (Efsa) ne pouvait pas refuser la divulgation des études qui lui ont permis de conclure, en novembre 2015, que l'herbicide glyphosate ne présentait pas de risque cancérogène.
Quatre eurodéputés du groupe des Verts/Alliance libre européenne (ALE), dont la Française Michèle Rivasi, avaient déposé en mai 2017 une plainte contre l'Efsa devant la CJUE pour entrave à l'accès aux documents dans le cadre de la procédure de renouvellement de l'autorisation du glyphosate. Les motifs invoqués par l'Efsa étaient, notamment, la protection des intérêts commerciaux et financiers des entreprises concernées (Monsanto, Cheminova et Syngenta) et l'absence d'intérêt public supérieur, ainsi que l'absence de lien entre les informations demandées et "les émissions dans l'environnement" telles que définies par la Convention d'Aarhus.
La Cour a donné raison aux eurodéputés en annulant les décisions de refus de l'Efsa d'accéder aux études de la cancérogénicité du glyphosate. La CJUE a estimé que l'intérêt du public à accéder aux informations, en matière d'environnement, était supérieur à l'intérêt commercial. "L'Efsa ne pouvait donc pas refuser leur divulgation au motif que cela porterait atteinte à la protection des intérêts commerciaux des propriétaires des études demandées".
En décembre 2017, l'autorisation de mise sur le marché européen du glyphosate a été