Une équipe de chercheurs du Centre international de recherche sur l'environnement et le développement (Cired) s'est penchée sur le coût d'un parc de production d'électricité 100 % renouvelables en France en 2050. A cet horizon, « toutes les centrales nucléaires auront dépassé soixante ans d'exploitation. On s'est donc posé la question de leur remplacement : par des énergies renouvelables, du nucléaire, avec du c
Le premier volet de l'étude, publié dans la revue The Energy Journal (1) en novembre, se penche sur des scénarios 100 % renouvelables. Le deuxième volet, qui analyse les coûts du nucléaire et du CCS, sera présenté courant janvier.
Les chercheurs ont évalué, à travers 315 scénarios de mix électrique renouvelable, le coût d'un parc de production et de stockage 100 % renouvelable répondant à la demande d'électricité chaque heure en 2050. Les niveaux et profils de consommation à cet horizon sont basés sur le scénario central de l'Ademe en 2050 et table sur de moindres besoins pour le chauffage, l'éclairage, l'électroménager et de nouveaux usages (véhicules électriques, climatisation…).
Côté offre, les scénarios excluent tout import/export d'électricité avec les pays voisins ainsi que les solutions de flexibilité de la demande. Pour les coûts et les rendements des différentes technologies, les chercheurs se sont appuyés sur les projections du Centre commun de recherche européen (JRC). Les données météorologiques sont prises sur une période de 18 ans (2000-2017). Enfin, les coûts du réseau n'ont pas été pris en compte.
Résultat : un parc optimisé reposerait sur 46 % d'éolien terrestre, 11 % d'éolien offshore, 31 % de photovoltaïque, 3 % de biogaz et 9 % d'hydraulique. Son coût serait de 21,4 milliards d'euros par an, soit 52 €/MWh. Autrement dit, assez proche des coûts actuels. Mais ce mix optimal est très sensible aux données météorologiques de référence et au coût des technologies. Cependant, même en faisant bouger ces variables, le coût du système électrique 100 % renouvelable reste relativement proche de 52 €/MWh. Le stockage ne représenterait que 15 %.