« Notre nouvelle étude révèle que l'exposition à des produits chimiques qui dérèglent le système endocrinien (les perturbateurs endocriniens ou PE) pourrait interférer avec différents signaux biologiques du corps humain jouant un rôle important dans la sévérité de la Covid-19 », révèle Karine Audouze du laboratoire T3S de l'Université de Paris – Inserm.
Selon cette étude, publiée le 19 novembre dans la revue Environment International, une relation est possible entre la gravité de la maladie et la détérioration de l'environnement par les produits chimiques. Pour mieux comprendre les relations entre les perturbateurs endocriniens et l'augmentation du risque de Covid-19 sévère, les chercheurs indiquent avoir utilisé une approche bio-informatique. Pour cela, ils ont identifié les voies biologiques associées à la fois aux modes d'action des perturbateurs endocriniens et aux maladies chroniques (diabète, obésité, maladies cardiaques) qui favorisent la sévérité de la maladie. Les scientifiques ont alors pu identifier les voies communes qui sont ici impliquées dans la défense de l'organisme. Autrement dit « la réponse immunitaire ».
Conclusion des auteurs de l'étude ? Les personnes exposées aux perturbateurs endocriniens doivent faire l'objet de la meilleure prévention possible. D'autre part, les thérapies futures pourront viser les protéines clés des voies biologiques qui sont à la fois ciblées par les PE et liées à la gravité de la Covid-19.
Le 26 octobre dernier, une pré-étude, publiée sur le site MedRxiv, a par ailleurs mis en évidence le rôle des perfuoroalkylées (PFAS) dans la gravité de la maladie. Plusieurs études antérieures avaient, quant à elles, établi des liens entre la pollution de l'air et l'exposition à la maladie, ou à la létalité associée.