Après le climat, puis la biodiversité, se dirige-t-on vers la création d'un Groupe d'experts international sur les produits chimiques ? C'est en tout cas la volonté du gouvernement français, qui souhaite porter cette question devant ses homologues européens à l'occasion de la conférence ministérielle sur les produits chimiques qui se tient, les 11 et 12 mai, à Paris, dans le cadre de la présidence française de l'Union européenne (PFUE).
Lors de la 5e Assemblée des Nations unies pour l'environnement (Anue-5), qui s'est tenue, début mars, à Nairobi (Kenya), une résolution a été adoptée en vue de créer une telle instance. « À l'issue de cette Anue-5, nous pourrons aussi affirmer avec fierté que nous avons pris des mesures concrètes pour renforcer l'éclairage scientifique essentiel aux décideurs, en ouvrant la voie à la création d'un groupe scientifique et politique sur les produits chimiques, les déchets et les pollutions », s'était réjouie Bérangère Abba, secrétaire d'État chargée de la Biodiversité et vice-présidente de l'Anue, dans son discours de clôture de la réunion.
À l'occasion de la conférence des 11 et 12 mai, l'objectif de la France est de mettre en ordre de bataille ses homologues européens pour aboutir à une position européenne sur la création de ce Giec des produits chimiques, explique-t-on au ministère de la Transition écologique. Ce dernier travaille sur la préfiguration de l'organisation qui devrait aboutir à un appel à candidatures dès cette année, pour une entrée en fonction en 2024. Pour cela, il est nécessaire de déterminer les types de compétences recherchées, le nombre de scientifiques souhaitable et le type de mandats, sans oublier l'équilibre international à préserver. Les questions qui seront au programme de ce groupe d'experts ? La toxicologie humaine, l'écotoxicologie, avec l'étude de la dispersion des polluants et de leurs effets, sans oublier l'identification des sources et des leviers pour agir. Ces experts devraient être accompagnés de spécialistes des sciences économiques et sociales, à l'instar de ce qui existe pour le Giec ou l'Ipbes.