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Déchets du bâtiment : 26 entreprises lancent Valobat, un éco-organisme multi-filières

Vingt-six fabricants de produits et matériaux de construction créent Valobat. Ils veulent couvrir l'ensemble de la REP. Ils devront toutefois composer avec certains gros metteurs en marché qui, pour l'instant, se tiennent à l'écart.

Déchets  |    |  P. Collet
Actu-Environnement le Mensuel N°416
Cet article a été publié dans Actu-Environnement le Mensuel N°416
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Ce vendredi 2 juillet, les représentants de 26 entreprises ont annoncé leur volonté de créer un éco-organisme pour postuler à l'agrément de la filière de responsabilité élargie du producteur (REP) pour les produits et matériaux de construction du secteur du bâtiment (PMCB). Valobat, le futur éco-organisme dont les statuts devraient être déposés ce mois-ci, a vocation à couvrir l'ensemble des produits et matériaux couverts par cette nouvelle filière. Mais pour l'instant, il regroupe surtout des fabricants de produits et de matériaux destinés au second œuvre, le secteur qui génère les déchets les plus problématiques. Les fournisseurs de produits de construction minéraux et de bois, dont les déchets sont globalement bien valorisés, pourraient adhérer à des éco-organismes dédiés.

Une filière REP hors norme

L'enjeu est énorme : les déchets du bâtiment sont estimés à 46 millions de tonnes par l'Agence de la transition écologique (Ademe). Le gros œuvre en génère 31 millions de tonnes, essentiellement des inertes, le second œuvre 15 millions de tonnes. « Le périmètre est au moins équivalent à la somme de toutes les filières REP existantes, aussi bien au niveau des volumes que sur le plan financier », résume Hervé de Maistre qui pilote le comité de préfiguration de Valobat. L'ancien directeur général d'Isover et de Placo (deux filiales du groupe Saint-Gobain, l'initiateur de la démarche) et ancien président de l'Association des industries de produits de construction (AIMCC) rappelle que le coût estimé de traitement des déchets du bâtiment est proche des 3 milliards d'euros.

Concrètement, les professionnels entendent s'organiser en neuf branches, chacune disposant d'un comité de secteur et de deux administrateurs au conseil d'administration du futur éco-organisme. Cette organisation permet de répondre efficacement aux enjeux posés par chaque type de déchets, explique Valobat. Les neuf secteurs sont : les métaux de construction, les métaux des équipements, le bois, les menuiseries et parois vitrées, les plâtres et mortiers, les revêtements de sol, les matériaux inertes, les plastiques rigides, et les produits à base de laines minérales.

Les produits de construction minéraux et le bois à l'écart

Cette organisation recoupe aussi une autre réalité : 80 % des volumes sont des déchets inertes produits, pour l'essentiel, par de gros acteurs. Cette fraction est valorisée à 69 %. Les 20 % restant, qui recouvrent des déchets très divers en provenance du second œuvre, sont générés par quelque 600 000 entreprises de tailles très variées et ne sont valorisés qu'à hauteur de 26 %.

Cette distinction entre les inertes bien valorisés et les autres déchets mal valorisés impacte directement le projet Valobat. En effet, seuls trois metteurs en marché associés aux inertes l'ont rejoint : BMI Monier (qui fabrique des tuiles en terre cuite et en béton), Etex (spécialiste des panneaux en fibre ciment) et le distributeur Saint-Gobain Distribution Bâtiment France. Les poids lourds, réunis au sein de l'Union nationale des industries de carrières et des matériaux de construction (Unicem), ont annoncé leur volonté de créer leur propre éco-organisme dédié aux déchets inertes issus de leurs matériaux. Ce projet, qui réunit aussi des utilisateurs de déchets inertes, devrait bénéficier à plein des filières existantes (sous-couche routière et remblaiement de carrière, en particulier).

Les metteurs en marché de bois font aussi, pour l'instant, bande à part. La raison ? On ne sait pas précisément qui sera considéré comme metteur en marché, explique Hervé de Maistre. Il est donc difficile pour eux de s'engager. Et cela d'autant plus que Valobat pourrait là aussi être concurrencé. Les éco-organismes Éco-mobilier et Valdelia devraient se porter candidats à l'agrément pour ces produits de construction. La synergie avec les produits d'ameublement, pour lesquels ils sont tout deux agréés, est évidente.

L'essentiel du second œuvre représenté

Pour le reste, les fondateurs de Valobat sont des metteurs en marché de produits et matériaux de second œuvre pour lesquels l'essentiel reste à faire en matière de valorisation… On retrouve des fabricants de plâtre (Knauf, Placo et Siniat), de laines minérales (Knauf Insulation, Isover et Rockwool), d'équipements électriques (Legrand, Nexans, Prysmian, Rexel et Schneider Electric) et de revêtements de sol (Forbo, Gerflor et Tarkett). À cette liste s'ajoutent des fabricants de tuyaux, d'isolants, de produits variés ou encore de charpente : Aliaxis, Elydan, Fayat, Groupe Biand, Hansgrohe et Soprema. Enfin, les fabricants de produits métalliques et d'huisseries sont représentés par des fédérations : l'Enveloppe métallique du bâtiment, Syndicat national de la construction des fenêtres, façades et activités associées (SNFA) et l'Union des fabricants de menuiseries (UFME).

Reste maintenant à connaître le cadre exact de la future REP. Le décret est attendu pour septembre et le cahier des charges dans la foulée, en octobre ou novembre. L'objectif étant d'agréer un, ou des, éco-organisme(s) fin 2021, afin de lancer officiellement la filière en janvier.

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