Comme toute installation de combustion, les crématoriums sont sources de rejets atmosphériques polluants : poussières, oxydes d'azote, monoxyde de carbone, dioxyde de soufre… Ils sont donc soumis à des normes d'émissions qui vont se renforcer dans les années à venir (cf. tableau ci-dessous). L'arrêté ministériel du 28 janvier 2010 a abaissé les valeurs limites d'émissions pour 2018. Les 167 crématoriums français doivent donc se mettre aux normes. Or, au 1er Juillet 2014, 82 crématoriums n'ont toujours pas passé commande.
Polluants | Arrêté ministériel du 29 décembre 1994 | Arrêté ministériel du 16 février 2010 pour les normes de 2018 |
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Composés Organiques (exprimés en carbone total) |
20 mg / normal m3 | 20 mg / normal m3 |
Oxydes d'azote (exprimés en équivalent doxyde d'azote) |
700 mg / normal m3 | 500 mg / normal m3 |
Monoxide de carbone | 100 mg / normal m3 | 50 mg / normal m3 |
Poussières | 100 mg / normal m3 | 10 mg / normal m3 |
Acide chlorhydrique | 100 mg / normal m3 | 30 mg / normal m3 |
Dioxyde de soufre | 200 mg / normal m3 | 120 mg / normal m3 |
Dioxines et furanes | - | 0,1 ng I-TEQ /normal m3 |
Mercure | - | 0,2 mg / normal m3 |
La ville de Champigny-sur-Marne ne fait pas partie du lot. Elle a inauguré fin septembre de nouvelles installations. Le système de filtration choisi est une installation "imposante et complexe" qui permet aux poussières, acides et autres métaux lourds d'être neutralisés, adsorbés par du charbon actif et filtrés sur des filtres en céramique. Mise en place par la société ATI, l'installation présente des émissions en dessous des normes de 2018. Elle est couplée à un système de récupération de la chaleur des appareils de crémation qui permet de réchauffer l'air de combustion et de réduire la consommation de gaz.
La totalité de l'opération aura coûté 928.000 euros. L'installation a été lauréate de l'appel à projets pour l'amélioration de la qualité de l'air en Ile-de-France et soutenue par la région Ile-de-France à hauteur de 100.000 euros. Le financement restant sera assuré à travers le contrat de concession qui lie le syndicat intercommunal funéraire de la région parisienne (Sifurep) avec les services funéraires – ville de Paris, délégataire de la concession de service public. Il est prévu une augmentation progressive des tarifs sur 5 ans, sans allongement de la durée du contrat initial signé en 2005 pour 20 ans. "Pour les familles, cela se traduira in fine par une augmentation d'environ 2% du coût des obsèques (sur la base d'une moyenne d'un peu plus de 4.000 euros)", précise François Michaud Nérard, directeur général des services funéraires - ville de Paris.