La centrale thermique à charbon Émile-Huchet, située à Saint-Avold (Moselle), a repris du service lundi 28 novembre. Alors que le gouvernement avait planifié une fermeture définitive des centrales à charbon en 2022, les tensions sur le réseau électrique liées aux difficultés d'approvisionnement en gaz et au retard de maintenance d'une partie du parc nucléaire ont contraint les pouvoirs publics à les solliciter à nouveau. Déjà pour passer l'hiver 2022, le gouvernement avait pris un décret réhaussant leur plafond d'émission de gaz à effet de serre, ce qui permet de prolonger leur fonctionnement.
La centrale de Saint-Avold avait été mise à l'arrêt fin mars 2022, mais la loi portant sur les mesures d'urgence pour la protection du pouvoir d'achat a prévu sa remise en service à partir du 1er octobre. Les températures douces enregistrées jusque-là ont permis de ne pas la solliciter avant. La centrale à charbon de Cordemais (Loire-Atlantique) est également disponible en cas de tension. Au total, la capacité de production à base de charbon, cet hiver, sera de 1,8 GW. Un décret, publié le 15 septembre, plafonne leur fonctionnement à 3 100 heures au maximum, entre octobre 2022 et mars 2023.
Selon les dernières données publiées par le gestionnaire de réseau RTE, le charbon a représenté entre 2 et 3 % de la production d'électricité française en ce début de semaine.
« L'accroissement du recours au charbon est une tendance européenne, annoncée comme une mesure transitoire pour faire face à la crise énergétique et compenser la forte réduction des imports de gaz russe. Des dispositions de cette nature ont été ainsi annoncées dans un certain nombre de pays européens, pour des volumes parfois très élevés : ainsi l'Allemagne prévoit-elle de réutiliser 10 GW de centrales au charbon qui étaient ces dernières années très largement à l'arrêt », soulignait RTE dans son analyse du passage de l'hiver 2022-2023.