Les périodes de confinement de l'année 2020 ont mis à l'arrêt un nombre important d'entreprises, tandis que se développaient également le chômage partiel et le télétravail. Résultat ? Une baisse historique de 17,7 % des accidents du travail par rapport à 2019. Cette diminution concerne la grande majorité des secteurs, avec des baisses très importantes pour certaines activités : travail temporaire, secteur tertiaire, transport, édition, communication, alimentation, commerce non alimentaire… Au contraire, certains métiers très sollicités pendant la crise ont vu leur sinistralité augmenter : vente à distance, centrales d'achat, ambulances.
Ces évolutions sont constatées à partir de chiffres bruts. L'Assurance Maladie a fait le choix, cette année, de ne pas publier les indices de sinistralité, qui consistent à rapporter la sinistralité au temps d'exposition au risque. Son explication ? Ces indices « n'ont plus de sens » compte tenu du recours massif au chômage partiel.
Quatre grands risques sont toujours identifiés comme étant à l'origine de la majorité des accidents du travail : les manutentions manuelles, les chutes de plain-pied, les chutes de hauteur et les outillages à main.
La baisse constatée est encore plus sensible pour les accidents de trajet : - 19,7 % par rapport à 2019. En revanche, une hausse de 14,8 % est à noter pour les accidents de vélo ou de trottinette, en particulier en Île-de-France et dans la région Nord-Picardie.
Hausse des affections psychiques
Pour ce qui concerne les maladies professionnelles, la baisse de 18,8 % est, là aussi, significative. Les troubles musculo-squelettiques (TMS) représentent toujours, et de loin, la première pathologie (87 % des maladies professionnelles). Si celle-ci a logiquement diminué durant l'année 2020, les cancers d'origine professionnelle ont également connu une baisse significative alors qu'il s'agit de pathologies à effet différé. Ce qui pourrait s'expliquer par un renoncement aux droits de la part des assurés. « Cette baisse incite la branche et tous les acteurs concernés à encore plus de vigilance et d'accompagnement », alerte l'Assurance Maladie. La crise sanitaire n'a, en revanche, pas enrayé la hausse des affections psychiques. Au contraire. Une augmentation de 37 % par rapport à 2019 est enregistrée pour ces pathologies.
De nouvelle pathologies apparaissent : celles liées à la Covid-19. À fin septembre 2021, 1 690 dossiers sur les 5 018 déposés (dont 82 % en provenance de soignants) ont été pris en charge. Ces prises en charge font suite à la création en septembre 2020 d'un tableau de maladie professionnelle consacré aux pathologies liées à la Covid-19 et à la mise en place d'un comité chargé d'expertiser celles ne répondant pas aux critères du tableau.