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Croissance bleue : que peut faire la France concrètement ?

Avec ses 11 millions de km2 sous juridiction, la France est le deuxième espace maritime mondial. Une position qui doit la pousser à l'exemplarité. A l'approche de la Cop 21, Ségolène Royal promet des mesures concrètes et rapides.

Biodiversité  |    |  F. Roussel

La ministre de l'Ecologie Ségolène Royal a animé lundi 31 août la conférence nationale pour la croissance bleue et le climat. Objectif ? Recevoir des propositions d'actions de la part des acteurs de la mer pour avancer sur le sujet. "Il s'agit de sélectionner une dizaine de mesures à lancer ou à accélérer en priorité", a expliqué la ministre. La France veut surtout se montrer exemplaire pour la COP 21 de décembre. A cette occasion, une conférence spécifique océan et climat sera organisée. La France veut pouvoir y présenter des "actions concrètes".

Gagner en leadership

Les différents acteurs présents en ont donc profité pour remettre sur la table leur désidérata. La question de la gouvernance de la mer a refait surface avec la navigatrice Catherine Chabaud, rapporteur d'un avis du Conseil économique, social et environnemental en juillet 2013. Intitulé "quels moyens et quelle gouvernance pour une gestion durable des océans ?", le rapport (1) prône notamment la réforme du Secrétariat général de la mer. Créé en 1978 pour coordonner l'action de l'Etat en mer, cette instance interministérielle manque "d'efficacité et de cohérence". "Il faut s'atteler à la gouvernance française de la mer et à cette réforme", a plaidé Catherine Chabaud, "surtout que nous sommes le deuxième espace maritime mondial avec 11 millions de km2 sous juridiction".

Une présence forte de la France dans la gouvernance européenne et internationale de l'océan est également très demandée. Françoise Gaill, présidente du comité spécialisé pour la recherche marine, maritime et littoral (Comer), a proposé que la France prenne la main sur la création d'une agence marine européenne sur le modèle de l'agence spatiale européenne. Cette agence s'occuperait à la fois de la protection des milieux et du développement économique, cette fameuse croissance bleue.

Pour le sénateur de la Somme, Jérôme Bignon (Les Républicians), il serait également temps "que la France prenne le leadership dans les nombreuses conventions régionales pour la protection des mers".

Gagner en compétitivité

Les acteurs économiques de la mer sont quant à eux en demande de "solutions concrètes en matière d'innovations technologiques, réglementation, formation, politique", a déclaré Frédéric Moncany de Saint-Aignan, président du cluster maritime français. Les propositions en la matière n'ont pas manqué. Sur le plan technologique, pour la fédération France Nature Environnement (FNE) la question des carburants maritimes est primordiale et doit faire l'objet de recherches actives. FNE en a profité pour demander la transposition en droit français de la directive soufre. La France a été menacée de poursuite devant la Cour européenne de justice par la Commission européenne car ce texte aurait dû être transposé au plus tard le 18 juin 2014.

Mais les acteurs économiques à l'image de Gildas Maire, président du syndicat des armateurs français, attendent plutôt une réglementation et une fiscalité permettant d'harmoniser "les contraintes" sur le plan européen. Leur compétitivité reste la priorité.

Gagner en cohérence

Tous s'accordent sur un point : la mer et les activités qui s'y rattachent sont source de croissance. Le WWF a estimé dans une étude récente que les océans du monde ont une valeur économique de 24.000 milliards de dollars US, "mais seulement s'ils sont en bonne santé". Autrement dit, si tout le monde veut continuer à vivre de la mer et à en tirer profit, il a tout intérêt à préserver ce milieu. "Il ne faut pas encourager le développement économique avant que les outils de protection soient mis en place", estime l'association qui propose notamment de mieux cadrer les Zones économiques exclusives (ZEE) et de conduire un exercice de planification des activités marines qui soit indépendant et équilibré. La France va en effet devoir appliquer la nouvelle directive européenne relative à la planification de l'espace maritime adopté en juillet 2014. Il s'agit de planifier où et quand les activités humaines se déroulent en mer, afin de garantir autant que possible leur efficacité et leur durabilité.

Les associations de protection de l'environnement ont également sauté sur l'occasion pour rappeler les sujets en suspend : à quand l'adoption de la stratégie nationale sur le milieu marin ? Quelle position la France va-t-elle défendre au niveau européen sur le dossier de la pêche profonde ? Va-t-on enfin rattraper notre retard pour la création d'aires marines protégées ?, La France va-t-elle interdire les forages pétroliers off-shore dans ces aires et à proximité ? ... Les sujets ne manquent pas : "Le plus dur sera de choisir les mesures sur lesquelles je sens que vous (sic) pouvez avancer rapidement", a conclu la ministre.

1. Télécharger le rapport de Catherine Chabaud
https://www.actu-environnement.com/media/pdf/news-25176-gouvernance-oceans.pdf

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