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Actu-Environnement

Cultiver des VRTH réduit la biodiversité végétale, sans impacter l'envahissante ambroisie

L'Anses et l'Inrae ont observé la diversité florale de cultures de tournesol, avec ou sans variétés rendues tolérantes aux herbicides (VRTH). Si les pratiques associées aux VRTH la diminuent, elles n'ont aucun effet sur la présence d'ambroisie.

Agroécologie  |    |  F. Gouty

Non seulement, les pratiques agricoles associées à l'exploitation de variétés rendues tolérantes aux herbicides (VRTH) diminuent la biodiversité végétale d'une parcelle, mais elles n'enrayent même pas la prolifération d'adventices envahissantes, comme l'ambroisie. Telle est la conclusion d'une étude (1) , publiée, le 18 mars, dans la revue Weed Research et menée par des chercheurs de l'Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) et de l'Institut national de recherche agronomique (Inrae).

“ Il faudrait refaire l'étude dans cinq ou dix ans, pour voir s'il n'y a pas d'effet cumulatif lié à la culture de VRTH ” Guillaume Fried, Anses
L'étude a été réalisée dans 239 champs de tournesol durant deux ans. Certaines parcelles ont été ensemencées avec des VRTH, associées à une plus forte utilisation de produits phytosanitaires, et les autres avec des variétés classiques cultivées en agriculture conventionnelle ou biologique. Les parcelles concernées se situaient dans trois départements différents, où l'ambroisie (Ambrosia artemisiifolia) est plus ou moins présente : Isère (présence élevée), Cher (moyenne) et Côte-d'Or (basse). Les chercheurs ont observé que les parcelles avec des VRTH montraient une plus faible diversité d'espèces adventices que les cultures biologiques, avec des variétés classiques.

Aucun effet sur la prolifération de l'ambroisie

Selon Guillaume Fried, du laboratoire de la santé des végétaux de l'Anses, les pesticides en sont la cause. « Les agriculteurs cultivant des VRTH utilisent en moyenne 1,5 dose pleine de traitement par an, tandis que ceux cultivant des variétés classiques en agriculture conventionnelle en utilisent 1,25, atteste le chercheur. Cette différence peut paraître faible, mais elle suffit pour expliquer la diminution de la biodiversité. » Si l'effet constaté ne concerne que l'intérieur de la parcelle, une étude similaire d'août 2019 (2) relatait un impact négatif jusqu'en bordure de champs. « Il faudrait refaire l'étude dans cinq ou dix ans, pour voir s'il n'y a pas d'effet cumulatif lié à la culture de VRTH qui n'aurait pas encore été détecté. »

S'agissant de l'ambroisie, les chercheurs affirment en avoir relevé « autant, voire plus » dans les cultures avec VRTH qu'ailleurs. Ils en concluent que son abondance dépend davantage de la zone géographique ou de la diversification des rotations culturales, que de la variété employée. « Les agriculteurs conventionnels ne cultivent généralement pas la même espèce d'une rotation à l'autre, alors que ceux semant des VRTH ont tendance à cultiver surtout du tournesol, une plante favorable à l'installation d'ambroisie », énoncent les scientifiques.

1. Accéder à l'étude de l'Anses et de l'Inrae
https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-03605124
2. Accéder à l'étude d'août 2019
https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-01763788

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