« Plus une société progresse, plus elle se met à l'abri du danger. Mais l'année passée nous a rappelé, avec violence, que des risques majeurs auxquels nous ne sommes pas préparés demeurent », a déclaré la ministre de la Transition écologique, ce lundi 18 octobre, après avoir assisté à un exercice de sécurité sur le site de l'entreprise Arkema classé Seveso, à Jarrie (Isère).
Barbara Pompili a présenté le plan d'action (1) élaboré par son ministère pour développer la culture du risque au sein de la population. Un plan élaboré à partir des conclusions, remises en juillet dernier, de la mission qu'elle avait confiée au journaliste Fred Courant et à cinq experts à la suite de l'accident de l'usine Lubrizol, à Rouen, en septembre 2019, et des inondations catastrophiques d'octobre 2020 dans les Alpes-Maritimes.
Cette feuille de route prévoit six actions :
- un partenariat de long terme avec une association nationale, spécialisée dans la prévention des catastrophes, qui aura la responsabilité de déployer cette culture du risque. Il pourra s'agir d'une association existante ou d'une structure créée de façon ad hoc ;
- l'organisation d'une journée annuelle de la résilience face aux risques, dont la première édition aura lieu le 13 octobre 2022. « Pendant cette journée, l'État, les collectivités territoriales, les associations et les professionnels qui le souhaitent, organiseront de grandes actions de sensibilisation sur tout le territoire », a précisé la ministre ;
- le développement d'un label « Résilience France Collectivités » afin de valoriser les collectivités résilientes. C'est-à-dire celles qui « aménagent leurs quartiers en fonction des risques naturels, organisent des exercices dans leurs écoles ou se dotent d'un référent sur ces sujets » ;
- l'adaptation du site Géorisques (2) pour en faire « le site de référence en matière de promotion de la culture de la résilience ». Le site devrait notamment permettre de partager les informations contenues dans les dossiers départementaux sur les risques majeurs (DDRM) et les documents d'information communale sur les risques majeurs (Dicrim) ;
- la réforme des dispositifs réglementaires permettant d'améliorer l'information individuelle sur les risques : renforcement du dispositif d'information acquéreur locataire, développement des plans communaux de sauvegarde (PCS), rénovation des commissions de suivi de sites (CSS) et des secrétariats permanents pour la prévention des pollutions industrielles et des risques (SPPPI) ;
- la mise en place d'une charte graphique unique permettant d'uniformiser les messages de prévention.
« Oui, la France a besoin de cette culture du risque, de cette anticipation et de cette préparation de tous les acteurs. Industriels, élus, riverains. Pour être prêts si un évènement majeur devait se produire », a conclu Barbara Pompili. Reste à voir si toutes ces annonces seront suivies d'effet et, dans l'affirmative, si leur mise en œuvre permettra de répondre aux carences identifiées, notamment lors de l'accident de Lubrizol.