En mars 2011, le Haut conseil des biotechnologies (HCB) a été saisi pour avis d'une demande formulée par l'entreprise Monsanto, visant à l'autorisation de la culture du soja transgénique "40-3-2". "Cette lignée de soja a été génétiquement modifiée pour produire une protéine CP4 EPSPS conférant à la plante une tolérance au glyphosate (substance active contenue notamment dans l'herbicide total Round-Up™). Cette plante pourrait constituer un outil supplémentaire dans la panoplie à disposition des agriculteurs qui souhaiteraient l'utiliser, pour lutter contre les mauvaises herbes (dites adventices), puisqu'elle autorise des pratiques de désherbage chimique commodes et flexibles", précise le HCB dans un communiqué de presse.
C'est justement sur les risques liés à cette propriété qu'ont tenu à attirer l'attention le comité scientifique et le comité économique, éthique et social du HCB. En effet, l'utilisation d'une plante tolérante à un herbicide total à grande échelle peut avoir des effets systémiques : "A une époque où la réduction d'emploi de produits phytosanitaires constitue un enjeu majeur, il s'agit d'abord de s'assurer que l'épandage d'herbicides totaux n'entraînera pas d'effets environnementaux ou sanitaires indésirables plus importants que ceux des herbicides sélectifs actuellement utilisés, question sur laquelle les données existantes sont encore incomplètes. Il s'agit ensuite d'éviter que l'usage croissant d'herbicides totaux ne favorise le développement de plantes résistantes ce qui induirait une perte d'efficacité d'un outil précieux de lutte contre les mauvaises herbes".
Les deux comités appellent donc à une réflexion sur la gestion globale des plantes tolérantes aux herbicides et se félicitent de la commande, par le gouvernement à l'Inra, d'une expertise scientifique collective sur les variétés végétales tolérantes aux herbicides.