Ce lundi 3 septembre, l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) soumet à la consultation du public (1) un projet de décision autorisant la mise en service et l'utilisation de la cuve du réacteur EPR de Flamanville (Manche). "L'utilisation du couvercle actuel de cette cuve n'est toutefois pas autorisée au-delà du 31 décembre 2024", précise le projet de décision (2) . Celui prévoit aussi qu'EDF mette en œuvre un programme d'essais de suivi du vieillissement thermique et des contrôles en service capables de détecter certains défauts.
Cette autorisation de mise en service de la cuve est placée sous le régime dérogatoire de l'arrêté du 31 décembre 2015 (article 9). La consultation est ouverte jusqu'au 24 septembre.
En juin 2017, l'ASN avait déjà annoncé que les défauts constatés sur la cuve de l'EPR n'étaient pas de nature à remettre en cause la mise en service du réacteur. Un avis sur l'anomalie de la composition chimique de l'acier du couvercle et du fond de la cuve, rendu en octobre 2017, avait officialisé cette position. En novembre, la même année, quatre associations, dont le réseau Sortir du nucléaire et Greenpeace, avaient attaqué cet avis devant le Conseil d'Etat.
Propriétés de ténacité suffisantes
Le projet de décision rappelle que "les calottes du fond et du couvercle de la cuve du réacteur EPR de Flamanville (…) n'ont pas les caractéristiques requises" car "une zone de ségrégation majeure positive résiduelle du carbone (…) n'a pas été suffisamment éliminée" lors de la fabrication. Toutefois, les tests effectués par Framatome sur la cuve "n'ont pas mis en évidence de défaut de taille supérieure à la limite de détection". Ceux effectués sur des pièces sacrificielles représentatives ont démontré que "les propriétés de ténacité sont suffisantes pour prévenir (…) le risque de rupture brutale du fond et du couvercle de la cuve". En conséquence, l'ASN juge que "les risques sont suffisamment prévenus et limités" et propose d'autoriser la mise en service de la cuve de l'EPR et de son couvercle.