Les cinq personnalités choisies le 10 novembre par le gouvernement pour animer le débat national sur l'énergie, qui démarrera le 20 novembre, sont loin de faire l'unanimité. L'association Greenpeace a annoncé qu'elle ne participerait pas aux discussions.
Pour rappel, font partie du comité de pilotage qui sera présidé par Delphine Batho, la ministre de l'Ecologie : l'ex-patronne d'Areva Anne Lauvergeon, l'ex-directeur de Greenpeace Bruno Rebelle, la directrice de l'Institut du développement durable et des relations internationales (Iddri) Laurence Tubiana, le climatologue Jean Jouzel et enfin l'ex président du conseil d'administration du Commissariat à l'énergie atomique (CEA) Pascal Colombani.
Greenpeace dénonce "la présence de personnalités connues pour être d'ardents défenseurs du nucléaire". Après avoir été reçu par la ministre de l'Ecologie, hier en fin d'après midi, le directeur de l'ONG Jean-François Julliard a déclaré : "Nous ne participerons pas au débat car nous n'avons plus confiance dans ce débat et dans la réelle volonté du gouvernement de réussir la transition énergétique".
Globalement, les principales associations de défense de l'environnement regrettent de ne pas avoir été concertées et se disent de plus en plus réservées sur le futur débat. Dans un communiqué de presse commun, elles déclarent : "Alors qu'un comité de pilotage nécessite des personnalités de dialogue, aptes à animer un débat tout en gardant la plus grande neutralité, le gouvernement semble vouloir donner une place de choix au lobby du nucléaire avec deux membres sur six au sein de l'instance sensée servir de « cerveau » au futur débat sur la transition énergétique". Le fait que Delphine Batho préside ce comité, devenant ainsi "juge et partie" dérange également les ONG. Elles demandent "qu'au moins un des deux représentants de la filière nucléaire quitte ce comité et qu'un rééquilibrage soit réalisé, notamment en intégrant un représentant du monde de l'efficacité énergétique et en instaurant une présidence neutre".