« Dès 2020, ce sont 62 nouveaux projets répartis sur 117 sites industriels qui ont été soutenus grâce au plan de relance, pour un total de 376 M€. Ces projets partenariaux associent les grands équipementiers mais également les ETI et PME et les laboratoires de recherche », a annoncé le ministre chargé des transports, Jean-Baptiste Djebbari, à l'issue du Conseil pour la recherche aéronautique civile (Corac) qui s'est tenu le 8 février.
Le plan de relance a prévu de consacrer 15 milliards d'euros (Md€) à la filière aéronautique, dont 1,5 Md€ à la recherche et au développement (R&D). Le programme de recherche poursuit trois objectifs, explique le ministère de la Transition écologique dans un communiqué : minimiser les besoins en énergie (matériaux plus légers, moteurs plus sobres, optimisation du design des avions), changer de carburant (hydrogène, biocarburants), et optimiser les trajectoires. « Près de 75 % des efforts d'investissements portent sur des technologies qui concourent directement à la réduction de consommation ou aux énergies alternatives », vante le ministère.
Pour 2021, la nouvelle feuille de route de la filière affiche quatre priorités : la compétitivité des moteurs électriques, la chambre de combustion du futur moteur ultra-sobre, l'optimisation de la voilure des avions d'affaires, et les réservoirs à hydrogène embarqués. « Pour faire plus, il faut savoir d'où l'on part et où l'on veut aller. Nous devons chiffrer très précisément l'impact climatique de l'aviation et de ses technologies actuelles, et ce qu'il pourrait être demain », explique Jean-Baptiste Djebbari. Pour cela, ce dernier a lancé une chaire autour de l'Institut Pierre Simon Laplace (IPSL) et de l'Office national d'études et de recherches aérospatiales (Onera).
Les moyens mis en œuvre par le Gouvernement pour décarboner le secteur de l'aviation ne font toutefois pas consensus. « Pour préserver le lobby aérien, (…) Jean-Baptiste Djebbari, refuse de s'attaquer réellement au vrai problème : il faut réduire le trafic aérien, en protégeant, en accompagnant et en associant les travailleurs et travailleuses impactées. Sans une réelle prise en compte de cet enjeu, toute autre proposition, comme le pseudo "avion vert", apparaît dérisoire face à l'urgence climatique », estime Sarah Fayolle de Greenpeace France.