Dans ce cadre, au terme de dix-huit mois de travaux, la municipalité a inauguré, fin 2022, un réseau de chaleur qui alimente neuf bâtiments publics. Composé de 1,5 km de canalisations reliées à une chaufferie d'une puissance de 850 kW (400 kW pour la chaudière au bois, 450 kW pour la chaudière au gaz en appoint-secours), ce réseau est alimenté à 90 % avec de la biomasse locale – des plaquettes issues de l'entretien des haies bocagères dans un rayon de 30 km autour de cette ville rurale de 12 000 habitants.
L'approvisionnement est géré par l'Atelier Agriculture Avesnois Thiérache, qui a créé un réseau de plateformes de proximité pour commercialiser les plaquettes. Selon la mairie, les résidus de combustion seront valorisés en engrais par les agriculteurs ayant contribué à produire les plaquettes utilisées par la chaufferie. À ce titre, le réseau de chaleur de Fourmies a reçu le Label Haies qui encadre la gestion durable des haies.
Responsable du département projets et réalisation chez Engie Solutions Nord-Est, qui a remporté ce marché public global de performance (conception, réalisation et exploitation), Hervé Herbaut précise que « les cendres seront [effectivement] valorisées en épandage si les analyses sont concluantes, sinon elles seront traitées en déchèteries spécialisées ».
S'agissant du traitement des fumées, « il y a juste un système de captation en sortie de chaudière », détaille-t-il, et « pas de filtres à manches », comme cela est imposé dans les chaufferies dont la capacité excède 1 MW, et qui relèvent du régime ICPE.
Le bosquet qui cache la forêt
Le dispositif est complété par un ballon d'hydroaccumulation, un équipement relativement courant pour stocker la chaleur et lisser les pics de production. Rien de bien original donc pour ce projet aux dimensions modestes, mais qui confirme l'entrée de la ville de Fourmies dans un nouveau modèle, et ouvre de nouvelles perspectives.
En parallèle, la collectivité a commencé à étudier la possibilité de raccordement des maisons individuelles et des bâtiments à chauffage collectif. « Je pense que Fourmies est l'une des rares villes en France à travailler là-dessus concrètement », indique Marie Henneron. Ce qui signifie que le futur délégataire sera sollicité pour ce type de raccordements. Fourmies entend pouvoir offrir cette possibilité de raccordement aux particuliers dès 2025.