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Décarbonation des réseaux de chaleur (2/5) : avec le bois, Cattenom fait le choix gagnant pour ses finances

Après bien des hésitations, c'est bien le bois-énergie qu'a choisi la ville de Cattenom (57) pour alimenter son nouveau réseau de chaleur. De quoi stabiliser le prix de l'énergie pour les bâtiments communaux raccordés.

TECHNIQUE  |  Energie  |    |  F. Roussel
Décarbonation des réseaux de chaleur (2/5) : avec le bois, Cattenom fait le choix gagnant pour ses finances
Environnement & Technique N°386
Cet article a été publié dans Environnement & Technique N°386
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Une chaufferie à biomasse à Cattenom. Une incongruité pour cette ville de Moselle accueillant quatre réacteurs nucléaires sur son territoire ? Pas tant que ça. Si la ville a bien réfléchi à l'idée d'utiliser la chaleur fatale de la centrale EDF pour alimenter son projet de réseau de chaleur, elle s'est finalement tournée vers la biomasse, techniquement et juridiquement plus simple. Dans cette région boisée, le plan d'approvisionnement, une étape majeure qui conditionne de nombreux points du projet, a été assez évident : de la plaquette forestière et du bois de scierie, produits dans un rayon de 50 km autour de la ville.

Ainsi, depuis mai 2021, une chaufferie au bois de 2 MW alimente en eau chaude un nouveau réseau de chaleur de 1,5 km auquel sont raccordés 25 bâtiments publics et privés. De quoi remplacer le chauffage au fioul et électrique de ces bâtiments, le gaz de ville n'étant pas présent du fait de la proximité d'installations nucléaires. Une chaudière au fioul de 800 kW assure l'appoint de secours du système.

Le compte est bon

Pas d'appro, pas de projet

Le plan d'approvisionnement d'un projet biomasse est un élément clef de sa réussite. Préparé bien en amont grâce à la consultation de plusieurs dizaines d'acteurs du territoire, il définira le type de matières disponibles, en quantités et en qualités (plaquettes forestières, biomasse agricole, déchets de bois, bois d'élagage, etc.). La composition de cette biomasse déterminera quel type de chaudière choisir et quels réglages opérer, le type de traitement des fumées à réaliser, le stockage à prévoir, le devenir des cendres et poussières récupérées. « Il faut un combustible le plus homogène possible. Cela influence grandement le projet », rappelle Marc Lerat.
Après plus d'un an de fonctionnement, le bilan est plutôt favorable, surtout sur le plan économique. Si les prix de l'électricité et du fioul ont connu une inflation sévère, celui de la plaquette forestière est resté globalement stable ce qui, pour la mairie, représente en moyenne, à comparaison égale du prix du mégawattheure, des factures d'énergie en baisse de 30 à 40 %, voire 70 % compte tenu des prix actuels du marché. « Au-delà de l'indéniable bénéfice environnemental, la biomasse a un vrai intérêt économique. C'est particulièrement flagrant dans cette période d'inflation des prix de l'énergie, quand la plaquette forestière reste relativement stable. À Cattenom, la chaleur n'a augmenté que de 10 % en quatre ans pour s'établir à environ 26 euros le mégawattheure aujourd'hui », détaille Vivien Bounizel, responsable travaux chez Idex, constructeur et exploitant de la chaufferie et du réseau de la ville. Avec un contrat d'exploitation de vingt-quatre ans assorti d'un plan d'approvisionnement local de long terme, le risque d'évolution inflationniste du prix est minime.

Une chaufferie à l'image du territoire

Mais la biomasse est-elle adaptée à tous les projets dans un contexte où cette ressource est très demandée pour de multiples usages ? « La disponibilité en biomasse est globalement bonne, mais cela peut devenir un aspect limitant dans le dimensionnement des projets, prévient Marc Lerat, directeur de l'ingénierie des réseaux de chaleur et de froid chez Idex. Dans nos projets, les ressources présentes localement dimensionnent la puissance des chaudières à biomasse ainsi que la technologie à mettre en place, et par conséquent la quantité d'énergie délivrable dans le réseau. » Ainsi, le dimensionnement des projets ne se fait pas à partir des besoins en calories, mais bien à partir des ressources du territoire. Un point certes limitant, mais qui remet l'énergie au cœur des préoccupations des communes.

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