Alors que la ministre de l'Ecologie Nathalie Kosciusko-Morizet a annoncé le 5 septembre l'évacuation totale d'ici mars 2012 des déchets stockés par la société LGD à Limeil-Brévannes (94), la fédération France Nature Environnement (FNE) dénonce ''l'existence de dizaines d'autres sites illégaux'' en Ile-de-France et dans les Midi-Pyrénées. Ces sites de stockage de déchets ''mettent en danger la santé des riverains, la qualité de l'eau, de l'air et des sols'', ont indiqué lundi 19 septembre, FNE et ses deux associations membres Ile-de-France Environnement et FNE Midi-Pyrénées dans un communiqué.
"Des dizaines de sites illégaux "
Outre la société LGD à Limeil-Brévannes, les associations pointent du doigt les déchets jugés ''illégaux'' stockés par les sociétés BMR et Paté SAS à Villeparisis (77). D'après les ONG, la société BMR aurait ''déposé une demande d'autorisation en 2010 pour exploiter une plateforme de traitement de déchets végétaux à Villeparisis. En réalité, elle réceptionne des déchets non dangereux et non inertes (bois, cartons, plastiques ferraille) sans autorisation et sans aucun encadrement en matière de protection des sols et des eaux. Toujours à Villeparisis, la société Paté SAS a reçu une autorisation en 2000 pour exploiter une station de transit de verres alors qu'elle reçoit notamment des verres de tubes cathodiques de téléviseurs, qui sont des déchets dangereux'', accusent les ONG.
Les associations mettent également en cause la société Gerléro à Saint Alban (31) et Bessens (82). Selon elles, ''la société Gerlero et Fils est une entreprise de démolition qui avait le droit de stocker temporairement des déchets du BTP à Saint Alban. Un contrôle a permis de révéler qu'elle stocke des déchets amiantés de manière totalement illégale. Il semble en être de même sur le site de l'ancienne carrière à Bessens où a été détectée la présence de plusieurs types de déchets dangereux (goudrons, déchets amiantés, plastiques…) stockés à quelques mètres de la nappe phréatique, en toute illégalité aussi'', ajoutent les associations.
Défaut d'inspection des installations classées
Si la ministre a annoncé un renforcement des obligations de garanties financières à une grande partie des installations classées de traitement de déchets, FNE estime que cette mesure ''n'empêchera pas les atteintes à l'environnement et la mise en danger des riverains''. Les 1.200 inspecteurs des installations classées pour la protection de l'environnement ''n'étant pas en mesure de contrôler les 500.000 installations classées françaises", les entreprises ''peuvent parfois continuer à exploiter une activité sans autorisation ou avec des autorisations n'ayant rien à voir avec la réalité de cette activité'', explique FNE. Pour Pénélope Vincent-Sweet, pilote du réseau déchets à la fédération, ''renforcer les garanties financières c'est bien, mais le faire sans renforcer les moyens de contrôle, c'est résoudre partiellement le problème''.