C'est sur la commune de Changé, en Mayenne, que se situe l'unique chaufferie du genre en France gérée par l'entreprise Séché Environnement. Une chaufferie qui utilise des déchets comme combustible ou combustible solide de récupération (CSR). Des déchets triés. Et c'est là, la grande différence par rapport à un incinérateur.
Certains déchets, comme le plastique, ont un fort potentiel calorifique. Toutefois, il s'agit de plastique résiduel, qui n'a pas pu être recyclé. Des mousses, du polystyrène, des fragments de bois - tout un ensemble de matières sont particulièrement intéressantes pour produire de la chaleur. Ces fractions de déchets proviennent de deux filières de recyclage : les déchets d'ameublement (DEA) et les emballages ménagers. Les déchets résiduels qui ne sont pas recyclables sont récupérés, triés, broyés, mélangés, pour donner au final « un bon CSR », comme le montre dans le reportage vidéo Alain Rospars, directeur du site.
Sur ce même site est intégré le procédé de fabrication du CSR et la chaufferie, ce qui permet de baisser les coûts liés au transport du combustible et d'optimiser le process. Le four de la chaufferie d'une puissance de 15 mégawatts est capable de brûler 3 tonnes/heure, soit 24.000 tonnes par an. Autant de déchets qui ne seront pas enfouis - raison pour laquelle l'Ademe a soutenu le projet. La chaufferie fournit une coopérative agricole qui a besoin de chaleur essentiellement en période estivale et aussi le réseau de chauffage de la ville de Laval dont la demande est plutôt en période hivernale. Ceci permet à l'usine de rentabiliser au maximum l'énergie produite sur toute l'année. Néanmoins, entre le procédé de fabrication du CSR et les normes environnementales à respecter, notamment concernant le traitement des fumées, les coûts freinent le développement de ce type de chaufferie. Le CSR, qui est connu depuis plusieurs années, est à ce jour essentiellement consommé dans les fours des cimenteries qui l'utilisent en substitution aux énergies fossiles.