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La valorisation énergétique des déchets passée à la loupe en Europe

Si le tonnage de déchets incinérés entre 2008 et 2009 en Europe paraît relativement stable selon Eurobserv'er, la production d'énergie associée pourrait être améliorée, notamment en France où les unités d'incinération devrait être modernisées.

Déchets  |    |  P. Collet
   
La valorisation énergétique des déchets passée à la loupe en Europe
© nfrPictures
   

Selon le baromètre publié par l'Observatoire des énergies renouvelables (EurObserv'er), en 2009 la production européenne d'énergie primaire à partir de "la combustion de déchets municipaux renouvelables" s'est élevée à 7,7 millions de tonnes équivalent pétrole (Tep), soit une hausse de 3,3% par rapport à 2008. S'agissant de la production électrique, elle s'élève à 15,4 térawattheures (TWh) en 2009. Cette production d'énergie pourrait doubler, à volume de déchets constant, si des efforts de modernisation et d'amélioration des rendements de combustion étaient réalisés.

"Selon la Commission européenne, entre 118 et 138 millions de tonnes de biodéchets sont produits chaque année dans l'UE, dont environ 88 millions de tonnes de déchets municipaux (déchets biodégradables de jardin, de cuisine et alimentaires)", précise le document. Les prévisions avancées font état d'une hausse annuelle de 10% jusqu'en 2020. Toujours selon la Commission, 40%, en moyenne, de ces déchets sont mis en décharge.

Les pays du Nord de l'Europe dominent le classement européen

La valorisation énergétique des déchets

En matière de valorisation énergétique des biodéchets, les directives européennes distinguent deux voies possibles : la méthanisation anaérobie et l'incinération. S'agissant de l'incinération, l'énergie permet de produire de l'électricité ou d'alimenter les réseaux de chaleur. Dès lors que les incinérateurs répondent à des normes d'efficacité énergétique, la moitié de l'énergie produite est considérée par la réglementation européenne comme issue d'une source renouvelable. Le compostage, s'il permet d'obtenir un engrais à partir des biodéchets, n'est pas considéré comme une valorisation énergétique. L'Union européenne en fait néanmoins la promotion.
Les détails de l'étude se basent sur les chiffres publiés par la Confederation of European Waste to Energy Plants (CEWEP), le syndicat européen regroupant 90% des exploitants des centres d'incinération européens. Selon le CEWEP, 69 millions de tonnes de déchets municipaux ont été incinérées en 2009, dont 59 millions par ses membres.

"Les principaux pays impliqués dans ce type de valorisation sont l'Allemagne, la France, la Belgique, les Pays-Bas et les pays du nord de l'Europe comme le Danemark et la Suède", indique EurObserv'er, précisant que "certains, comme la Suède, ont mis en place des filières d'importation de déchets." Avec une production de 1.207,7 milliers de Tep (ktep), la France se situe en deuxième position, derrière l'Allemagne (2.045,5 ktep), en matière de production énergétique à partir des biodéchets incinérés. Laproduction brute d'électricité à partir de la combustion de déchets municipaux renouvelables s'élève à 1.980 gigawattheures (GWh) ce qui place, là aussi, la France en deuxième position derrière l'Allemagne (4.166 GWh). Quant à la fourniture de chaleur aux réseaux, la France se classe au 4ème rang, avec 253,5 ktep, d'un classement européen dominé par l'Allemagne (525 ktep).

Si l'on rapporte les productions énergétiques brutes au nombre d'habitants, la France se classe en 9ème position avec une production de 18,7 Tep produites pour 1.000 habitants. Le trio de tête de ce classement est composé du Danemark (98 Tep pour 1.000 habitants), de la Suède (69,1 tep) et des Pays-Bas (46,7 tep). Le Danemark et les Pays-Bas privilégient la production électrique alors que la Suède utilise l'énergie primaire produite pour alimenter des réseaux de chaleur.

Par ailleurs, EurObserv'er estime que les incinérateurs français doivent être modernisés. "La France est un des premiers pays européens à avoir développé l'incinération des déchets municipaux", indique l'Observatoire, ajoutant que "cette situation explique qu'une partie non négligeable des unités présente des rendements énergétiques faibles." Ainsi, 27% des tonnages incinérés affichent un rendement inférieur à 0,03 tep par tonnes, la moyenne française se situant à 0,064 tep par tonne. "Les perspectives de croissance, à tonnes de déchets traités identiques, sont donc très importantes", conclut EurObserv'er.

Veolia et Tiru, deux poids lourds européens

S'agissant des principaux groupes spécialisés dans la valorisation des déchets, le rapport rappelle que l'entreprise française Veolia Propreté est le numéro un mondial du marché de la propreté et des déchets. Le Baromètre indique que "le groupe, présent sur les 5 continents, disposait fin 2009 de 102 unités d'incinération, ayant traité 12,3millions de tonnes de déchets." Les incinérateurs du groupe ont par ailleurs produit 3,9 TWh d'électricité et de 2,5 TWh de chaleur. Quant aux décharges produisant du biogaz, elles ont généré 1,2 TWh d'électricité et de 645 GWh de chaleur.

Sur le marché français, Véolia Propreté exploite 49 usines d'incinération de déchets municipaux et 9 usines d'incinération de déchets spéciaux. Le groupe a incinéré 5,23 millions de tonnes en France en 2009. L'énergie produite par son activité française de traitement des déchets, en tenant compte du biogaz de décharge, s'élève à 1.323 GWh électriques et 1.908 GWh thermiques.

Avec 21 unités d'incinération (18 en France, 3 à l'étranger) et 8 centres de valorisation matière, le groupe Traitement industriel des résidus urbains (Tiru) est le second groupe français de l'incinération de taille européenne. En France, il exploite 12 centres d'incinération valorisant l'énergie sous forme d'électricité (600 GWh en 2009) ou de chaleur (2.760 GWh).

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