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Actu-Environnement

Déchets organiques : la voie oubliée du compostage

Les sols agricoles français voient leur taux de carbone organique baisser depuis de nombreuses années. Le retour au sol des déchets organiques compostés est une solution à privilégier, mais l'essor de la méthanisation pourrait constituer un frein.

Reportage vidéo  |  Déchets  |    |  R. Pin
Actu-Environnement le Mensuel N°385
Cet article a été publié dans Actu-Environnement le Mensuel N°385
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Les stocks de carbone organique des sols français varient beaucoup selon les territoires, avec une tendance globale à la baisse ces dernières décennies. Les taux sont moyens dans les grandes aires de cultures intensives, mais faibles dans le sud-ouest du pays et dans les zones de cultures très intensives, comme le grand bassin parisien.

Engrais chimique versus compost

Face à la fertilisation chimique, les bénéfices du retour au sol des matières fertilisantes d'origine résiduaire sont nombreux, grâce aux éléments nutritifs présents (azote, phosphore, potassium…). Mais en pratique, le recours au bon vieux compost est loin d'être systématique. « Pour un agriculteur, il est plus facile de fertiliser avec un engrais minéral que de raisonner la fertilité de fonds des sols avec des composts », précise Sabine Houot, directrice de recherche à l'INRA au sein de l'Unité Mixte ECOSYS (Écologie fonctionnelle et écotoxicologie des agroécosystèmes).

Compostage versus méthanisation

Des synergies se sont mises en place entre collectivités territoriales et agriculteurs pour récupérer et valoriser les gisements de déchets organiques. Mais le récent essor de la méthanisation en France pourrait bousculer le retour au sol des matières organiques et la fertilisation des sols. « Des sources de matière organique rapidement dégradables et disponibles vont disparaître si elles sont méthanisées, estime Sabine Houot. Se pose alors la question de la qualité de la vie biologique des sols. » D'où la nécessité de mieux valoriser les déchets organiques, aussi bien qualitativement que quantitativement. De nouvelles mesures pour traiter plus de biodéchets et le tri à la source, obligatoire en 2025 à tous les producteurs de déchets organiques, permettront d'augmenter le gisement.

Et l'enjeu n'est pas qu'agronomique. Les matières organiques du sol constituent le réservoir de carbone organique le plus important devant la biomasse des végétaux. Les pertes en matière organique contenue dans les sols remettent d'autant en cause leur rôle de puits de carbone.

Réactions11 réactions à cet article

bonjour
merci pour cet article intéressant mais un peu court.Compte tenu du développement de la méthanisation quel ratio vous paraitrait raisonnable entre retour matiére organique sol et méthanisation. merci pour votre réponse

PVN | 08 octobre 2018 à 10h33 Signaler un contenu inapproprié

Je comprends difficilement l'affirmation que la biométhanisation pourrait priver les sols de matière organique. Pour rappel, la biodigestion produit bien sur du gaz mais aussi un digestat, qui apres traitement léger (post-compostage), est un excellent amendement carbonés pour les sols. L'utilisation de cet amendement est bien sûr conditionné par ses qualité physico-chimiques et microbiologiques.
A noter ausssi: a priori, pour un même substrat, la biométhanisation produira plus d'amendement que le compostage aérobie qui dégrade une grande partie de la matière en eau et dioxide de carbone.

Pohl | 08 octobre 2018 à 11h05 Signaler un contenu inapproprié

Le compostage n'est pas à la mode pour de multiples raisons. Des raisons historiques sur la mauvaise qualité de certains "composts" en particulier dans les années 70/80 des ordures ménagères pratiquement brutes épandues dans des vignes de Champagne. Des raisons de trop grande simplicité induisant des chiffres d'affaires restreints peu attractifs pour les opérateurs. Des raisons d'image obsolète en particulier par rapport aux traitement anaérobie dont on a fait croire qu'il pourrait s'agir d'une source d'énergie majeure en l'appelant "méthanisation".

VD69 | 08 octobre 2018 à 12h10 Signaler un contenu inapproprié

L’article est certes court, pour laisser la place à la vidéo…
A ce stade, difficile de trancher quant à un ratio de traitement de la matière organique entre méthanisation et compostage. Ces deux procédés doivent trouver leur place en étant complémentaires, selon les besoins des territoires et des agriculteurs.

La rédaction | 08 octobre 2018 à 12h34 Signaler un contenu inapproprié

Selon les personnes rencontrées qui témoignent dans le reportage, le digestat de méthanisation ne constitue pas un amendement pour le sol, mais un engrais liquide en remplacement des engrais minéraux azotés, dans le sens où il ne « nourrit » pas le sol, mais la plante.

La rédaction | 08 octobre 2018 à 12h36 Signaler un contenu inapproprié

Les digestats de méthanisation de boues de STE urbaines ne constituent en aucun cas un "retour" aux sols mais bel et bien un apport qu'il conviendra de maîtriser très sérieusement.
Seuls constituent des "retours" les épandages issus de la transformation des produits agricoles qui y sont cultivés.
Les sols agricoles ne sont pas des poubelles. Merci de les respecter.

Albatros | 08 octobre 2018 à 20h14 Signaler un contenu inapproprié

Un compost est déjà un produit "digéré". Il alimente la plante, comme un engrais, mais pas le sol !
Le compost ne contribue pas à augmenter le taux de MO des sols !
Pour cela, il faut fournir au sol de la matière carbonée brute (laisser les pailles des couverts végétaux ou des céréales, du BRF) et cela en grosse quantité ! C'est elle qui permet d'alimenter le cycle vivant du sol (vers de terre et autres décomposeurs).
C'est ce que fait la nature : les végétaux se décomposent sur place et alimentent la vie microbienne, les vers de terre et autres invertébrés du sol !

Agriculture du Vivant 1 | 09 octobre 2018 à 08h36 Signaler un contenu inapproprié

Les affirmations d'Agriculture du Vivant contredisent 20 ans d’intérêt pour le compost. Devrai(s?)-je abandonner toute ma culture de l'humification de la matière organique, du complexe argilo-humique? Devrai(s?)-je oublier les problèmes de faim d'azote induits par certains composts pauvres en azote? Devrai(s?)- je considérer que beaucoup d'agriculteurs ont eu tort de composter les fumiers avant enfouissement?
Pour l'instant j'attends avec anxiété des compléments d'information après des affirmations aussi péremptoires.

VD69 | 09 octobre 2018 à 15h39 Signaler un contenu inapproprié

il me semble que le pouvoir méthanogène des déchets verts n'est pas très pertinent, alors pourquoi créer cette concurrence qui n'existe pas dans les faits entre les installations.
Cet amalgame n'existe pas au niveau de la structuration des plans d'approvisionnements, donc pourquoi en faire un problème ?

Frankm | 11 octobre 2018 à 18h23 Signaler un contenu inapproprié

n'étant pas compétente sur le débat méthanisation vs compost , je me contenterai d'une simple remarque de bon sens :
là où il n'y a pas de méthaniseur ( c'à d la plus grande partie du territoire même rural ! ) il me parait évident que les citoyens responsables pourraient collecter eux mêmes leurs déchets organiques et les porter une fois par semaine dans un lieu de collecte

almodis | 15 octobre 2018 à 16h33 Signaler un contenu inapproprié

Une équation simple, puisque le méthane est CH4, méthanier implique que celui-ci se retrouve, parès brûlage sur la gazière par exemple, très rapidement sous forme de CO2 dans l'atmosphère. A l'inverse, dans la nature, le carbone revenu à terre mettra en moyenne 50 ans pour repartir dans l'atmosphère parès décomposition puis minéralisation par le sol. Il y a donc accélération du cycle du carbone, déplacement de l'équilibre vers plus de CO2 (plus de GES) atmosphérique à cause de la méthanisation.
De plus, les digestats issus de la méthanisation sont pour leur partie liquide très volatiles, lixiviables et nocifs pour les bactéries et champignons du sol. Volatiles: il s'oxydent à l'air, et deviennent NOx, N2O, et particules fines ... beaucoup de GES donc, et de molécules nocives. Lixiviables: bonjour les nappes phréatiques (mieux vaut un bon lisier !). Nocifs: sans bactéries et champignons, les sols ont du mal à se reconstituer. Pour leur partie solide, les digestats sont de piètres amendements, ils ne contiennent que des chaînes carbonées longues, les autres étant parties avec CH4 vers plus de CO2 ...
Tout ceci, si on considère que les intrants sont propres. S'ils contiennent des métaux lourds, des COV, ... on les retrouve aux épandages.
Pour plus de détails, lisez les fiches des scientifiques du CSNM: https://twitter.com/CSNM9

Daniel | 23 avril 2019 à 22h41 Signaler un contenu inapproprié

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