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Actu-Environnement

Les activités de pêche et d'aquaculture génèrent 4 600 tonnes de déchets plastique par an

Une étude commandée par les pouvoirs publics dresse un panorama des déchets plastique produits par les activités françaises de pêche et d'aquaculture. Elle doit servir de base à un plan d'action financé par des fonds européens.

Déchets  |    |  P. Collet
Actu-Environnement le Mensuel N°412
Cet article a été publié dans Actu-Environnement le Mensuel N°412
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Les activités de pêche et l'aquaculture génèrent chaque année 4 606 tonnes de déchets plastique. Le principal gisement est constitué de casiers. Suivent ensuite les filets et les dispositifs utilisés pour concentrer certains poissons. La production de ces déchets se situe en majorité dans les départements et régions d'outre-mer.

Tel est le constat dressé par une étude (1) réalisée par Elcimaï Environnement et Odyssée Développement pour FranceAgriMer. Le rapport, achevé cet été, vient d'être rendu public. « Sa finalité est d'assister les autorités publiques en charge de la gestion des fonds européens dans l'élaboration d'un plan d'action en faveur de la réduction de l'impact des déchets marins [issus des activités de de la pêche et de l'aquaculture] sur l'environnement. »

Les casiers de pêche, suivis des filets

La moitié des déchets des activités de la pêche et de l'aquaculture, soit 2 394 tonnes, sont des casiers, ces pièges rigides placés sur le fond qui permettent d'attirer les espèces ciblées en plaçant un appât à l'intérieur. Traditionnellement fabriqués à partir de bois, de fibres naturelles et de métal (clous et fil de fer), ils sont aujourd'hui constitués d'une structure en polyéthylène dense et d'un filet de polypropylène. Les déchets liés à ces casiers sont essentiellement présents dans les territoires ultramarins (1 728 tonnes), puis en Bretagne (410 tonnes) et en Manche et Mer du Nord (330 tonnes).

Suivent les filets qui sont à l'origine de 1 130 tonnes de déchets plastique, essentiellement en Bretagne (537 tonnes) et sur la côte Atlantique (355 tonnes). Ces déchets sont généralement produits par de « petits » navires (8,7 m, en moyenne) qui n'embarquent que de trois à six membres d'équipage. Les dispositifs de concentration du poisson (2) (DCP) génèrent chaque année 525 tonnes de déchets. À noter que ce chiffre ne concerne que les territoires ultra-marins, alors que les DCP sont aussi utilisés dans le golfe de Gascogne et en mer du Nord (pour la capture des maquereaux, anchois, sardines, etc.) et en Méditerranée (pour la pêche au thon). Mais en métropole, le gisement de déchets de ces activités est jugé « minime ».

Pour le reste, l'étude évalue à 160 tonnes par an les déchets de bidons, à 134 tonnes les déchets d'alèzes (3) , à 120 tonnes les déchets de pots à poulpes et à 43 tonnes les déchets de vêtements.

Les Caraïbes totalisent la moitié des tonnages

Une autre façon d'appréhender le sujet est d'étudier la nature des déchets plastique produits par chaque façade maritime. Le principal lieu de production identifié par l'étude est constitué des départements et régions d'outre-mer. Ils génèrent la moitié des déchets français (2 343 tonnes), notamment les Caraïbes (2 311 tonnes). L'essentiel de ce volume est constitué de casiers et de DCP (respectivement 74 % et 22 % du gisement).

Suit la zone Atlantique Nord et Manche Ouest qui génère 1 081 tonnes de déchets plastique par an. Les déchets mytilicoles (4) , les filets et les déchets de casiers représentent 79 % des déchets produits (respectivement 35 %, 25 % et 19 %). Les zones Manche Est - Mer du Nord et Atlantique Sud ont des productions équivalentes, avec respectivement 498 tonnes et 426 tonnes. Toutefois la zone au nord produit surtout des déchets de casiers (309 tonnes) et celle au sud des déchets de filets (355 tonnes).

Reste la Méditerranée qui se démarque avec un gisement de 120 tonnes de pots à poulpes, sur une production totale de 258 tonnes de déchets plastique.

Cinq axes de travail

L'étude pointe aussi la grande diversité des déchets. Cette diversité concerne d'abord les résines employées : polyamide (Nylon), polyester (tergal, térylène...), polyéthylène, polypropylène et alcool de polyvinyle. En outre, le mélange des matériaux et des fibres permet de combiner les qualités et de fabriquer des cordages composites ou mixtes pour des usages particuliers. Quant aux risques associés aux déchets, ils sont connus : libération de contaminants (via la dégradation des déchets), adsorption à leur surface de polluants présents dans l'eau et pollution aux microplastiques.

L'étude s'achève en proposant cinq axes d'action élaborés en tenant compte des besoins et attentes exprimés par les professionnels de la filière. Le premier est la réalisation d'un état des lieux plus approfondi, pour mieux identifier les flux, les impacts environnementaux et les pratiques. Ensuite, l'étude propose de travailler sur la prévention des déchets : écoconception, traçabilité, amélioration des pratiques, ou encore réparation sont envisagées. La création de dispositifs de collecte en mer et à terre et de récupération des engins de pêche « fantôme (5) » constitue un troisième axe.

Les deux derniers sont le développement de filières de recyclage, de valorisation et d'élimination des déchets et la mise en place d'initiatives locales et d'opérations de communication.

1. Télécharger l'étude
https://www.actu-environnement.com/media/pdf/news-36562-etude-dechets-plastique-peche.pdf
2. Il s'agit de dispositifs flottants formés d'un assemblage d'objets se prolongeant sous l'eau par des filets ou des cordages. Ils attirent les poissons de surface pour les concentrer. Ces derniers sont ensuite capturés en les encerclant avec des sennes (des nappes de filets) adaptées.3. Le terme « alèze » correspond à un type de filet spécifiquement utilisé pour les chaluts.4. Il s'agit de l'élevage des moules.5. Il s'agit d'engins perdus qui continue à « pêcher » du fait de la non-biodégradabilité des matériaux. Le projet GhostMed, par exemple, indique que les filets de pêche peuvent continuer de pêcher pendant au moins 3 ans.

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