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Déchets pneumatiques : Aliapur a connu une année 2016 mouvementée

L'année 2016 a été mouvementée pour Aliapur. Pendant quatre mois, l'entreprise n'a pas pu envoyer de déchets pneumatiques aux cimentiers marocains. Cela se retrouve dans les chiffres annuels de valorisation des pneus collectés.

Déchets  |    |  P. Collet
Environnement & Technique N°370
Cet article a été publié dans Environnement & Technique N°370
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Ce jeudi 4 mai, Aliapur a présenté le bilan de la collecte et de la valorisation des déchets pneumatiques pour l'année 2016. La valorisation matière continue sa progression. Elle atteint 44%. La valorisation énergétique baisse sensiblement à 38%. Cette baisse s'explique en partie par une suspension de quatre mois des importations de déchets au Maroc, un débouché essentiel pour la valorisation énergétique.

La valorisation matière progresse

En 2016, la collecte de pneus usagés a atteint 334.597 tonnes, en hausse de près de 15.000 tonnes sur un an. Ce tonnage représente approximativement 102% de l'objectif de collecte de l'éco-organisme. La part de la valorisation matière continue de progresser : 44% en 2016, contre 39,90% l'année précédente. Ce mouvement s'explique notamment par la valorisation sous forme de granulat et de poudrette qui atteint 31,5% de l'ensemble des déchets pneumatiques collectés. En 2015, cette valorisation représentait 23,64% de la collecte. De même, la réutilisation, sous forme de pneumatiques réchappés ou d'occasion, augmente légèrement de 16,5 à 18%.

Reste la valorisation énergétique. La réglementation la plafonne à 50% à l'horizon 2020. Pour la deuxième année consécutive, la part des pneus valorisés énergétiquement s'établit sous le seuil règlementaire : 38% en 2016, après 43,53% en 2015. Toutefois, les cimenteries représentent encore la première source de valorisation. En effet, outre les 38% dédiés à la production énergétique, il faut ajouter la part des pneumatiques brulés dans les fours des cimenteries et comptabilisés comme de la valorisation "cimenterie matière non organique". Depuis 2015, Aliapur applique une comptabilité mixte aux pneus envoyés en cimenterie : de l'ordre de 75 à 80% sont classés en valorisation énergétique, le solde apparaissant dans la catégorie valorisation matière. Cette distinction tient au fait qu'une partie des matériaux composant les pneus (fer, silice, soufre, aluminium ou encore zinc) favorise la combustion du calcaire ou constitue une partie du produit fini. Cette part est dorénavant comptabilisée comme une valorisation "cimenterie matière non organique". Elle représente un quart de l'ensemble de la valorisation matière, soit approximativement 11% des déchets pneumatiques collectés.

Coup dur au Maroc

La baisse de la part de la valorisation énergétique traduit aussi une difficulté inattendue. Au Maroc, l'importation de combustibles solides de récupération (CSR) en provenance de l'Italie et à destination des cimentiers marocains a fait naître une vive polémique, obligeant le gouvernement à suspendre toute importation de déchets de juillet à novembre. Or, Aliapur expédie près de 80.000 tonnes de déchets pneumatiques par an aux cimentiers du royaume, soit près de la moitié des déchets pneumatiques destinés à ce type de valorisation. L'événement explique probablement une partie de la baisse de 43,53 à 38% de la part de la valorisation énergétique. L'éco-organisme a dû trouver en urgence de nouveaux exutoires. Finalement, il a signé des contrats avec les cimentiers de Turquie, du Portugal, de l'Espagne, du Pakistan et de Corée du Sud. L'industrie cimentière turque "devient un nouveau valorisateur de la filière à hauteur de plusieurs dizaines de milliers de tonnes", explique Aliapur. Par ailleurs, une entreprise japonaise a signé un contrat pour alimenter en énergie son site industriel. Enfin, des granulateurs indiens ont signé un contrat portant sur "plusieurs milliers de tonnes" de déchets pneumatiques français pour alimenter leurs usines ainsi qu'une unité de pyrolyse.

La présentation des chiffres 2016 a aussi été l'occasion d'évoquer un changement réglementaire attendu de longue date par Aliapur : les pneus réutilisables en occasion devraient sortir du statut de déchet. Un projet d'arrêté a fait l'objet d'une consultation jusqu'à la mi-avril. Le texte définitif devrait sortir "d'ici quelques semaines", estime Hervé Domas. Le directeur général d'Aliapur est particulièrement satisfait de cette évolution règlementaire qui rendra la situation "beaucoup plus simple d'un point de vue administratif". Depuis plusieurs années, les représentants de la filière pneumatique déplorent que les pneus envoyés à l'étranger et destinés au réemploi ou au rechapage sont requalifiés en déchets par les douanes françaises. La sortie du statut de déchets de ces pneus devrait mettre un terme à cette situation. L'Afrique et l'Europe de l'Est constituent les principaux débouchés.

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