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Actu-Environnement

Plastique compostable : la décomposition des résidus se poursuit dans le sol après épandage

Les résidus de plastique compostable présents dans du compost industriel poursuivent leur décomposition en terre, selon des chercheurs français. Ces résultats interviennent alors que l'Europe a adopté une position très réservée sur ces résines.

Déchets  |    |  P. Collet

Une étude, réalisée par la chaire CoPack, regroupant des chercheurs d'AgroParisTech et de l'université de Montpellier, tend à démontrer que les fragments de plastique compostable présents dans du compost ne persistent pas dans les sols après épandage.

Aucune conséquence néfaste

Les études réalisées jusqu'à maintenant montraient qu'à l'issue du compostage, des fragments de plastique persistaient dans le compost. AgroParisTech explique que leur étude a démontré la poursuite immédiate de la biodégradation de ces microfragments compostables résiduels. Leur vitesse de biodégradation augmente en fonction de leur temps de séjour dans le compost.

De plus, AgroParisTech rapporte que les résultats sont plutôt favorables à ces résines. L'addition des emballages compostables a eu un effet positif sur le rendement du compostage, n'a eu aucune conséquence négative sur la qualité agronomique du compost final, et n'a pas généré d'écotoxicité pour les végétaux supérieurs, les vers de terre et les daphnies (micro-crustacés présents dans l'eau stagnante et parfois dans le sol), expliquent les chercheurs. En outre, tous les matériaux testés ont pleinement répondu aux exigences du taux de désintégration des normes.

Un taux d'incorporation d'1,3 %

Concrètement, les chercheurs ont mené une expérimentation sur des matériaux biosourcés et compostables produits en France et en Europe, issus d'emballages commercialisés et représentatifs du marché. Ils ont introduit 323 kg de divers emballages compostables dans 20 tonnes de déchets alimentaires et biodéchets collectés auprès des ménages et mis en compostage sur une plateforme industrielle (de sorte à atteindre un taux d'incorporation « volontairement surestimé » d'1,3 %).

Les plastiques retenus répondent à deux normes : la norme EN NF 13432 qui encadre les emballages valorisables par compostage et biodégradation et la norme NF T51-800 qui vise les plastiques aptes au compostage domestique. Il s'agit d'acide polylactique (PLA), de PLA enzymé, de polybutylène adipate téréphtalate (PBAT) et d'amidon complexé. Quant au test, il a été réalisé sur une durée totale de quatre mois, d'octobre 2022 à février 2023, en milieu ouvert et sans aération forcée.

Réticence des pouvoirs publics

Ces résultats sont publiés alors que l'Union européenne vient de prendre une position réservée sur l'utilisation de ces plastiques compostables. La communication de Bruxelles, adoptée en décembre dernier, n'envisage le compostage industriel de ces plastiques qu'à trois conditions : ils doivent apporter un avantage environnemental ; ne pas avoir d'incidence sur la qualité du compost ; et être effectivement collectés et traités par un système adéquat de gestion des déchets. Surtout, leur utilisation n'est envisageable que pour les sachets de thé, les filtres et dosettes à café, les étiquettes de fruits et légumes et les sacs en plastique très légers (cette liste est conforme à la réglementation française).

Cette position est cohérente avec l'avis de l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses), publié, lui aussi, en décembre dernier. Dans ce document, l'agence sanitaire française estime que le compostage industriel ne pouvait être envisagé qu'à deux conditions : tous les plastiques compostables industriellement doivent effectivement l'être et la norme doit être renforcée pour assurer l'innocuité des composts. Elle « recommande [aussi] de ne mettre aucune matière plastique [compostable ou biodégradable] dans les composteurs domestiques ».

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