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Actu-Environnement

L'EPR de Flamanville est autorisé par décret… à 12 jours seulement des élections

À 12 jours du premier tour de l'élection présidentielle, et alors que plusieurs candidats se prononcent en faveur d'un nouveau débat public, le gouvernement autorise EDF par décret à créer l'installation d'un réacteur nucléaire EPR à Flamanville.

Gouvernance  |    |  C. Seghier
À 12 jours du premier tour de l'élection présidentielle, le décret autorisant la construction du réacteur nucléaire EPR de troisième génération vient d'être publié au JO. Électricité de France est autorisée, dans les conditions fixées par le présent décret, à créer sur le territoire de la commune de Flamanville (département de la Manche) une installation nucléaire de base, comportant un réacteur nucléaire de type à eau pressurisée dimensionné pour une puissance thermique de 4 500 MW et destinée à la production d'électricité, peut-on lire dans l'article premier du décret. Thierry Breton et François Loos précisent que ce décret fixe l’ensemble des prescriptions techniques en matière de sûreté nucléaire, de radioprotection et de protection de l’environnement qui devront être respectées dans le cadre de l’exploitation de ce réacteur.
L'IRSN, au titre de ses missions d'appui technique à l'Autorité de Sûreté Nucléaire (ASN), rappelle aujourd'hui dans une note d'information* qu'il a contribué à définir les objectifs de sûreté assignés à ce type de réacteurs et a examiné de façon détaillée les dispositions retenues par EDF en matière de sûreté.

Inscrit dans la loi d'orientation sur l'énergie et adoptée le 13 juillet 2005 par les parlementaires, l'EPR, technologie de réacteur à eau pressurisée, est un projet franco-allemand développé depuis 1992 par Siemens et Areva, destiné à prendre le relais des 58 réacteurs qui équipent actuellement les 19 centrales nucléaires françaises. Sa mise en service est prévue en 2012. Selon EDF, le lancement de l'EPR contribuera à garantir l'indépendance énergétique de l'Europe dans les prochaines décennies. Le gouvernement actuel estime que la construction de cette centrale renforcera la filière industrielle nucléaire en France. Elle participera à la sécurité d’approvisionnement électrique de notre pays, à un prix compétitif, et vient compléter le soutien sans précédent apporté par le Gouvernement aux économies d’énergie et aux énergies renouvelables, qui ont notamment bénéficié en 2006 de plus 1,5 milliards d’euros de financements publics, indique les différents ministres concernés dans un communiqué commun.

Mais le sujet suscite bien des polémiques, obligeant les candidats à l'élection présidentielle à prendre parti. Si Ségolène Royal (PS) et François Bayrou (UDF) souhaitaient depuis plusieurs semaines un nouveau débat sur le projet même s'ils reconnaissent que la France ne pourra pas se passer du nucléaire, Nicolas Sarkozy (UMP) a fait valoir que les autres alternatives ne pourront pas remplacer le nucléaire et se déclare donc favorable au projet.
Dans ce contexte, si le gouvernement se félicite de cette autorisation, pour les Verts, la publication de ce décret à quelques jours du premier tour des élections présidentielles constitue une véritable provocation. Face à ce déni de démocratie, le prochain gouvernement devra impérativement annuler ce décret et enterrer définitivement le projet de réacteur EPR en cas de victoire de la gauche aux élections, estime dans un communiqué Yann Wehrling, porte parole du parti. Même sentiment du côté de Cap21, le parti de Corinne Lepage qui soutient désormais la candidature de François Bayrou. Selon Eric Delhaye, son parte-parole, après les décrets relatifs aux OGM, ce décret sur l'EPR reflète une nouvelle fois la conception que le gouvernement se fait de la démocratie et de la participation citoyenne : une conception autoritaire qui devrait appartenir au passé mais encore bien présente, à la solde des clans et des lobbys.

Du côté associatif, le Réseau Sortir du nucléaire, qui fédère 765 associations, interpelle Ségolène Royal et François Bayrou pour qu'ils s'engagent avant le 1er tour de l'élection présidentielle, à annuler le décret en cas de victoire. C'est chose faite pour François Bayrou qui s'est déclaré, cet après-midi devant la presse à l'occasion d'un déplacement en Mayenne, favorable à une suspension de la décision dans l'attente d'un nouveau débat public. Du côté du PS, le sentiment est proche puisque l'on s’engage à ouvrir un débat transparent et approfondi sur l’avenir de l’EPR au lendemain de l’élection présidentielle.
Le Réseau rappelle par ailleurs que trois candidats à l'élection présidentielle, Olivier Besancenot, José Bové, et Dominique Voynet, se sont prononcés contre le nucléaire en général et donc contre la construction de l'EPR.

Greenpeace qui prépare un recours en annulation devant le Conseil d'Etat, dénonce cette décision irresponsable prise dans la précipitation pré-électorale et appelle l'ensemble des candidats à la présidentielle à réagir en s'engageant à annuler ce décret s'ils sont élus. Avec ce décret, le gouvernement en fin de course ignore l'opinion de la majorité des citoyens et tente de verrouiller un projet remis en cause par la plupart des candidats à la présidentielle, déclare Frédéric Marillier, chargé de campagne Nucléaire à Greenpeace France.

Réactions6 réactions à cet article

de la bas

Cette décision me ruine le moral, mais dans la région beaucoup d'élus, de responsables qu'ils soient de droite ou de gauche ont du débouché le champagne. Le nucléaire est ici, j'habite le même canton que Flamanville, un parti au dessus des partis dépassant les clivages droite gauche conventionnels. Tout le monde se retrouve derrière un bon gros chantier "créateur d'emplois", ce pojet risque d'étouffer une partie des alternatives globales, pour ici n'en parlons pas. Nous en sommes réduits à espérer une annulation pure et simple sans véritablement avoir confiance dans les partis de gouvernement l'évoquant. Ce chantier va certainement créer une effervescence de quatre à cinq ans mais la région sera "pillée" et aprés ce grand chantier le néant sera de mise, avec vigipirate rouge il va falloir marcher droit et correspondre à des normes de pensées... peu de place à la différence... Les élus locaux fonctionnarisés par la manne financière de ce dogme français n'ont rien n'imaginé de mieux... Tous en redemandent.... Décision navrante mais pas surprennante...

Aktivx | 12 avril 2007 à 02h52 Signaler un contenu inapproprié
Re:de la bas

Bien vu , j'ai entendu dans les "médias" aujourd'hui , que cela serai économique ... électricité pas chère ...etc... privatisation de EDF a terme ??? les bénéfices au capital privés et leurs sous-fifres élus ou non et convictions des locaux par séductions habituelles du fric ; la gestion des catastrophes , des cancers , des suicides , et des déchets aux contribuables. Et le ratio énergétique du toutim , quelles études ? ou est-il écrit ? nul part ! rendement au mieux d'une centrale nucléaire 5% en 25 ans à condition de garder les cuves réacteurs pendant ce temps (remplacées au bout de 7 ans dans bien des cas pour des questions de défauts de '"beurrage" inox défectueux -on est loin du compte -sans provisions pour la gestion des déchets hautement radio-actif sur 1000 ans !!! on peu gérer sur 1000ans ou + ???
j'ai retrouvé dans mon grenier et relu dans une de mes vieilles revues Électronique Professionnelle " vers 06/76 je crois un article comparant les centrales au charbon ,au fuel ,et nucléaires : (cette dernière étant bien sur idyllique ) pas un mot sur la responsabilité et le coût du retraitement des déchets même si on arrive( quand ?) à en réutiliser dans les EPR ,et on commence déjà à nous bercer avec des projections de ce type de centrales vers 2011 pour remplacer les anciennes L' INTOXE CONTINUE ET RECOMMENCE DE PLUS BELLES ... Ah ... cet avenir IRRADIANT !!!

marcel | 12 avril 2007 à 14h48 Signaler un contenu inapproprié
politique politicienne ras bol

comment reconcilier les français avec la politique
passer en force par décret des sujet qui fache
hier l EPR aujourd'hui les ogm
demain une usine a gaz sur le port d'antifer (le havre)-160° seveso lll risque maximun
je croyais la dictacture disparue dans mon pays
si la france était de nouveau occupée il pleuvrait des collabos en puissance
vive la politique française:-

gfuture | 12 avril 2007 à 16h53 Signaler un contenu inapproprié
merci de votre tolerance

j'encouragel les futurs gouvernents sur le projet epr ne pas faire comme la central de creys -malville la seul solution pour que nos chercheurs ingènieurs trouve pour plus-tard, le problèmes des contaminations

neutron | 14 avril 2007 à 19h06 Signaler un contenu inapproprié
Le nucléaire paie + que l'éolien

Vous avez de la chance ! Chez nous, en Languedoc-Roussillon, les élus restent sur le clivage Gauche/Droite ou se tirent dans les pattes au sein d'un même parti à chaque fois que nous montons un projet éolien.

Il faut dire que l'éolien ne génère pratiquement que des emplois précaires et mal rémunérés (sauf pour les actionnaires) et amène de nombreuses contraintes locales mal perçues (convois exceptionnels, problème sur le réseau éléctrique...).

De plus, on nous accuse de saccager le paysage pour peu de bénéfices tirés localement. Il est vrai que si les éoliennes étaient la propriété des collectivités territoriales, ce serait plus juste et donc mieux accepté...

Guillou

Guillou | 15 avril 2007 à 21h10 Signaler un contenu inapproprié
Re:Le nucléaire paie + que l'éolien

bon , je vais en remettre une petite couche : ce que souhaitent les gouvernants à ce jour est toujours une production d'energie centralisée =champs d'eoliennes interconnectées au réseau .nous manquerons d'energie dans le futur nous dit-on , alors pour ne pas que les gros groupes soient léses on leur confie le soin de trouver des solutions productivistes qui raportent : buisness d'abord !!! . on oublie simplement que pour faire changer les mentalités des terriens et leurs habitudes de consommation dans ce domaine ,il faudrait produire le plus localement possible le stricte nécessaire énergetique : panneaux solaires thermiques et photovoltaîques ,microcentrales hydrauliques et hydrauliennes en bord de mer (et si ça embête les pecheurs ça fera du repos pour la faune marine )l'océan monte et descend régulierement : mieux que le vent ;la géotermie le biogaz c'est pas mal non plus .et si il reste des problemes à résoudre dans ces domaines ils sont moins importants que pour ce foutu machin d'EPR avec un énorme avantage , on peut démonter tout de suite si ça rate , pas comme à Chernobyl ou personne n'est encore capable de régler le problème . Mais aucun gouvernement n'acceptera que l'on ai une parcelle d'autarcie si ces solutions de sagesse arrivent à s'imposer avant qu'on soit dans le mur !!!
bon courage
marcel

Marcel | 16 avril 2007 à 03h02 Signaler un contenu inapproprié

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