À l'occasion de l'anniversaire de la filière de collecte des déchets d'équipements électriques et électroniques (DEEE), les associations écologistes les Amis de la Terre et le Cniid dénoncent un bilan médiocre. Selon eux, 60 % de ces déchets ne sont toujours pas collectés séparément.
Les associations s'insurgent surtout de l'absence d'efforts en matière de prévention en dénonçant les stratégies d'obsolescence programmée mises en place par les fabricants d'équipements électriques : "si les fabricants sont sûrs de la qualité de leurs produits, pourquoi la durée de garantie maximale sur un appareil d'électroménager par exemple est-elle limitée à un ou deux ans, soit la durée de la garantie légale de conformité qui est un minimum à respecter par les producteurs et les distributeurs", s'interroge Sébastien Lapeyre, directeur du Cniid.
Convaincus que les produits électriques et électroniques doivent être conçus pour durer plus longtemps, les Amis de la Terre et le Cniid demandent donc aux pouvoirs publics d'imposer aux fabricants et aux distributeurs de produits électriques et électroniques une durée minimale de 10 ans pour la garantie commerciale (visée à l'article L211-15 du Code de la Consommation). "les producteurs et les distributeurs ont une responsabilité supérieure à celle des consommateurs et des collectivités locales qui sont en bout de chaîne. Ils doivent mettre sur le marché des produits durables, c'est à dire solides, à durée de vie longue, et réparables facilement", estime Claude Bascompte des Amis de la Terre.
La filière DEEE a été lancée en novembre 2006 avec comme objectif de collecter 4 kg de DEEE par habitant et par an. En 2009, après 3 ans de fonctionnement, elle présentait un bilan de collecte de 5,7 kg/an/hab pour un gisement estimé entre 16 e 20kg/hab/an.