Six ans après l'obtention du permis de construire, le nouveau centre d'incinération des déchets ménagers accueille désormais ses premières tonnes de déchets. Lorsqu'il sera pleinement opérationnel en 2008, il traitera les déchets de près de 1 million d'habitants de 17 communes des Hauts-de-Seine, 3 communes des Yvelines et 5 arrondissements de l'ouest parisien, soit 460.000 tonnes de déchets ménagers non recyclables par an.
Le centre de tri préparera quant à lui au recyclage 55.000 tonnes de déchets issues de collectes sélectives d'emballages, de papier, et d'objets encombrants (20.000 tonnes de collectes sélectives et de 35.000 tonnes d'objets encombrants).
Nous incinérons ou enfouissons 2,5 millions de tonnes de déchets chaque année et notre objectif est de diminuer ce volume de 300.000 tonnes par an, sur cinq ans, entre 2004 et 2009, a indiqué François Dagnaud, président du SYCTOM. C'est pourquoi nous avons réduit la capacité annuelle de traitement de la nouvelle usine par rapport à celle de l'ancienne, passant de 540.000 à 460.000 tonnes.
La vapeur issue de la combustion des déchets entraînera un groupe de 50 MW de production électrique utilisée pour les besoins du centre et revendue pour partie à EDF. L'excédant de vapeur produite servira à couvrir les besoins de chauffage urbain (CPCU) de 79.000 équivalents-logements. La production énergétique annuelle totale du centre sera de l'ordre 110.000 tonnes équivalent pétrole.
Contrairement à de nombreuses UIOM (Unité d'incinération des Ordures Ménagères) Isséane ne sera pas accompagné d'un panache blanc de vapeur d'eau dans l'atmosphère grâce à un dispositif de traitement sec des fumées qui garantira selon le SYCTOM, des rejets atmosphériques inférieurs en continu de 50 % aux seuils définis par la réglementation européenne*.
Le centre va générer quelques 108.000 tonnes de mâchefers par an destinés aux remblais routiers. Isséane étant située en bord de Seine, après traitement, les cendres et le mâchefer seront évacués par péniches.
Enterré aux deux-tiers, ce centre, construit sur un site urbain près de sièges sociaux d'entreprises comme Microsoft, EDF, Bouygues Telecom ou Yves-Rocher, aura été l'un des chantiers les plus importants et originaux d'Europe.
Le bâtiment qui prend en compte les 14 cibles du référentiel de Haute Qualité Environnementale (HQE), est en effet enfoui à 31 mètres de profondeur et n'émergera qu'à 21 mètres au-dessus du sol. De fait, la partie souterraine favorisera l'installation des équipements bruyants et donc l'absence de nuisances sonores, ainsi que la mise en dépression de la fosse de réception des déchets destinée à supprimer les odeurs.
Pour mieux s'intégrer à l'environnement, la partie en superstructure avec ses 8.000 m2 de bureaux, va bénéficier d'un traitement paysager avec toiture végétalisée et façades ponctuées d'espaces boisés. L'investissement global pour la construction de ce nouveau centre s'élève à 570 M€ HT.
*Depuis le 28 décembre, les incinérateurs d'ordures ménagères doivent désormais respecter la directive européenne 2000/76/CE du 4 décembre 2000*, qui renforce les mesures de sécurité dans les installations existantes. Outre les polluants classiques (poussières, métaux, HCl, HF, SO2, COV, CO), ce texte vise plus particulièrement les NOx et les dioxines / furannes. Elle instaure des valeurs limites d'émissions polluantes, notamment pour les métaux lourds et les dioxines. Pour les dioxines, la norme est désormais de 0,1 nanogramme par mètre cube de fumée. La norme en NOx est fixée à 200 mg/Nm3 pour les usines de plus de 6T/h et de 400 mg/Nm3 pour les moins de 6T/h.