Ce mercredi 18 juillet, le réseau Sortir du nucléaire (RSN) et Greenpeace France ont déposé une plainte contre EDF, Framatome et contre X concernant dix infractions en rapport avec les défauts décelés sur certaines soudures de l'EPR de Flamanville (Manche). Début avril, EDF avait annoncé avoir décelé des écarts de qualité dans la réalisation de soudures sur les tuyauteries du circuit secondaire principal du réacteur. Ces défauts affecteraient environ 35% des 150 soudures de ce circuit, selon Pierre-Franck Chevet, président de l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN).
"Le fait d'installer et utiliser des équipements sous pression nucléaire ne satisfaisant pas aux exigences essentielles de sûreté constitue un délit", rappellent les deux associations qui appuient notamment leur plainte sur les remarques formulées par l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN). Celui-ci critique "des défaillances humaines et organisationnelles", "un manque de rigueur des fournisseurs" ainsi qu'"une insuffisance du système de surveillance mis en place par EDF".
"EDF a également commis un délit en n'informant l'ASN qu'en 2017 de défauts qu'elle avait pu constater dès 2015 en usine", ajoutent les deux associations au sujet d'une première série de défauts révélée en février 2018.
RSN et Greenpeace estiment que "les industriels ont laissé fabriquer et installer sur le chantier ces tuyauteries dont les soudures ne correspondaient pas aux exigences de sûreté, et omis d'en informer l'Autorité de sûreté nucléaire". Pourtant, ces soudures relèvent du principe d'"exclusion de rupture" et sont "supposées présenter une qualité de conception et de fabrication à toute épreuve".