Les données sur la déforestation s'affinent. Google, le World Resources Institute (WRI) et 40 autres organismes partenaires (1) lancent une nouvelle cartographie de la déforestation qui repose sur les observations satellites fournies par différents pays, ainsi que sur la participation des internautes se trouvant sur le terrain.
L'objectif de l'initiative Global Forest Watch (2) , est de suivre gratuitement en temps quasi-réel l'état des forêts dans le monde et lutter contre le déboisement.
Selon les informations réunies par Google et l'Université du Maryland, la Terre a perdu pas moins de 23 millions d'hectares de forêts entre 2000 et 2012. La dernière étude de la FAO, partenaire du projet, recensait de son côté, sur la période 2000-2010, la disparition de 13 millions d'hectares de forêt par an. La base de données vise à pallier l'absence de moyens "pour vérifier ce qu'il se passe exactement" a indiqué Andrew Steer, PDG du WRI
"A partir de maintenant, les mauvais comportements ne pourront plus être dissimulés tandis que les bons comportements seront reconnus", a-t-il prévenu.
Un défi technologique
L'étendue à cartographier et à actualiser est considérable puisque la couverture forestière du globe représente environ 40 millions de km2. Ce travail, réalisé à l'aide d'images satellites recueillies notamment auprès de la Nasa, de l'Institut d'études géologiques des Etats-Unis ou du gouvernement brésilien est complété par les observations sur le terrain par des utilisateurs, selon la méthode du "crowdsourcing".
"Pour la première fois, nous avons réuni un grand nombre d'informations résultant notamment d'observations satellites, en en rendant la compréhension aisée", a déclaré Nigel Sizer, directeur de l'initiative WRI Global Forest.
Un outil d'alerte
Ce dispositif met à disposition des gouvernements un outil leur permettant d'élaborer des stratégies plus précises mais également de se rendre compte des éventuels actes de déforestation illégaux.
Il vise à prévenir les entreprises des conséquences de l'utilisation de certaines matières premières sur la couverture forestière des pays fournisseurs. "Cela va certainement changer notre façon de travailler", a indiqué Duncan Pollard, chef du pôle développement durable de Nestlé.